Ce 10ème article, qui est le dernier du présent blog, présente une annexe à mon étude parue dans les inédits du numéro 104 de "Thèmes 64", daté d'octobre-décembre 1981 ; en page 2037 sous le numéro 3897, et qui est le thème du présent blog.
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Je vous ai parlé dans mon article N°6 de ce qu’était un "Durbar". Il s’agit d’un multicoups orthodoxe (= normal) dont tous les coups blancs de la variante principale (= celle qui résiste le plus longtemps) sont joués par le roi.
Je profite de ce blog pour vous montrer un exemple de "Croisé". Il s’agit d’un multicoups orthodoxe (= normal) dont tous les coups blancs des variantes principales (= celles qui résistent le plus longtemps) sont joués par le même cavalier.
Le record du monde de longueur d’un "Durbar" sans dual était, en 1982, un « mat en 37 coups » d’André CHÉRON publié dans le Journal de Genève le 26 novembre 1977. J’ignore si ce record de longueur a été ou non battu depuis.
Ce que je sais, c’est qu’André CHÉRON a publié aussi un « mat en 33 coups », qui était un Croisé, et qu’il pensait être le record du monde de longueur d’un "Croisé" sans dual. Il se trompait car ce problème comportait un dual, que j’ai découvert grâce à Matebadix.
Quoi qu’il en soit, j’avais fait beaucoup plus long depuis, d’abord un Croisé en 40 coups publié dans Europe-Échecs.
Puis un "Croisé" en 44 coups, qui est mon record et sans doute toujours l’actuel record du monde de longueur d’un Croisé sans dual. Il fut publié dans Phénix en 2003 et obtint le premier prix des multicoups de Phénix de 2002-2003.
On peut le trouver sur Internet mais je saisis l’occasion de ce blog pour le publier moi-même avec quelques commentaires personnels.
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Problème : N°4297 de PHÉNIX N°120 (juillet-août 2003), page 5951.
Achevé de composer le : peu avant le dimanche 19 mars 2000 (vers le lundi 13 mars 2000).
Type : Direct orthodoxe : les Blancs jouent et font mat au 44ème coup.
Solution complète : rédigée en mon domicile le mercredi 23 juillet 2003
Solution abrégée : (très détaillée, néanmoins, par Garen YACOUBIAN) : pages 6268 à 6270 de PHÉNIX N°131 (juillet-août 2004).
Prix : 1er prix des multicoups 2002-2003 de PHÉNIX (sur 36 multicoups).
Juge : Alexandre Fedorovitch FEOKTISTOV
Le jugement des 36 multicoups parus en 2002-2003 dans PHÉNIX a été très tardif. Il n’est paru que dans le numéro 223 daté de décembre 2012 (pages 9077 à 9080). Alexandre FEOKTISTOV s’en excuse, évoquant une suite de problèmes personnels assez graves et tristes en effet (longue maladie puis décès de son épouse ; enfin deux sérieuses opérations chirurgicales personnelles). Il n’a décerné qu’un seul prix, le mien (parfois, ça va jusqu’à 4 prix) mais 4 mentions d’honneur et 4 recommandés, soit 9 récompenses au total.
Bien qu’il m’ait décerné le 1er prix, Alexandre FEOKTISTOV me « reproche » de commencer par « une élimination brutale du matériel noir ». Visiblement, il n’a pas compris qu’il s’agissait là d’un record du monde de longueur, et que, par conséquent, je l’ai rallongé au maximum. Sinon, bien sûr, j’aurais donné à résoudre le problème thématique qui dure 40 coups seulement (les 40 derniers coups). Il dit encore :
« On peut juste espérer que cette bataille grandiose de ce cavalier blanc contre une armada de pièces noires soit impeccable. Le juge ne peut nullement garantir cela en étant dans l’impossibilité de tester complètement le problème. En tout cas le jeu est tellement inhabituel pour les fans de multicoups orthodoxes que ce problème n’a pas de digne rival dans ce jugement. »
Plusieurs remarques :
— Moi, j’ai vérifié ce problème (voir plus bas) à l’aide de Matebadix, notamment, pour les 40 derniers coups. Quant aux quatre premiers coups, Komodo peut les vérifier, pourvu que je l’aide un peu en lui faisant jouer non pas 2.Cg2?, comme ça lui plaît, mais 2.Cxe6!, comme ça me plaît ! J
— Je possède 5 records du monde de longueur, tous des multicoups du type « cavalier contre mauvais fou », 4 ayant été déjà publiés dans des revues spécialisées, le 5ème dans une revue non spécialisée. Je m’étonne que ce juge, spécialiste des multicoups pour rappel, n’ait pas connu les 4 premiers, qui tous, ont reçu des récompenses. Mais bon, en consolation, je me dis qu’il n’a pas été influencé par ma notoriété, vu que, visiblement, il ignorait jusqu’à mon nom, ce qui ne fait qu’apporter de la valeur à son jugement.
— J’étais quasiment sûr d’obtenir le premier prix quand ce problème serait jugé, mais vraiment, entre le début de sa composition, au 20ème siècle (date inconnue), sa parution en 2003, et son jugement en 2012, j’ai dû attendre longtemps !! L
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Commentaires du responsable de la rubrique, dans PHÉNIX (Garen YACOUBIAN) :
Seul P.P. s’est attaqué à cet Everest, mais il se demande quelle peut donc être la meilleure défense des Noirs !
Pas résolu (V.C.).
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Note : Garen YACOUBIAN, né en 1951, est un problémiste français. Excellent solutionniste (champion de France en 1983 et 1985), il est maître international solutionniste depuis 1985. Il a surtout composé des multicoups et des mats aidés. Il fut responsable de la section "Problèmes" de la « Revue suisse d’échecs » et de la « Tribune de Genève » pendant plus de dix ans. [selon Alain BIÉNABE, Le Nouveau Guide Des Échecs, Éditions Robert Laffont, collection "Bouquins", Paris, 2009]
Garen YACOUBIAN m’a fait le très grand honneur d’une solution étalée sur 3 pages (6268 à 6270), et couvrant en tout près de deux pages de la revue ! Je n’ai pas osé le remercier. Mais, maintenant, c’est fait !! J
J'ajoute que, en tant que spécialiste des études dans feue la revue "DIAGRAMMES", Garen YACOUBIAN m'a beaucoup aidé à mes débuts de compositeur par différents conseils. Je possède toujours les 13 lettres qu'il a eu la bonté de m'écrire vers 1976-1978.
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Note : Pauli PERKONOJA [alias "P.P." ci-dessus], né en 1941, est un problémiste finlandais, spécialiste de l’étude artistique. Il a été plusieurs fois champion du monde des solutionnistes et fut le premier à recevoir le titre de grand maître solutionniste en 1982. Il est maître et juge international pour la composition depuis 1969 et 1972. [selon Alain BIÉNABE, Le Nouveau Guide Des Échecs, Éditions Robert Laffont, collection "Bouquins", Paris, 2009]
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Note : Vlaicu CRISAN [alias "V.C." ci-dessus] était le meilleur des solutionnistes de PHÉNIX du numéro et de l'époque. Né en 1973, problémiste roumain, il a composé dans tous les domaines mais s'est spécialisé dans les problèmes et études féeriques (près de 300 publiés).
Solutionniste de la revue française PHÉNIX depuis 1991, il participe depuis 2000 à tous les championnats du monde de solutionnistes. Maître International solutionniste depuis 2006. [...]
[selon Alain BIÉNABE, Le Nouveau Guide Des Échecs, Éditions Robert Laffont, collection "Bouquins", Paris, 2009]
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Note : Alexandre Fedorovitch FEOKTISTOV (le juge) est né en 1948. C’est un problémiste russe, « Grand Maître International pour la Composition » depuis 2007. Auteur d'environ 200 compositions, c'’est un spécialiste des multicoups [selon Alain BIÉNABE, Le Nouveau Guide Des Échecs, Éditions Robert Laffont, collection "Bouquins", Paris, 2009], ce qui explique pourquoi il a été choisi pour juger les multicoups parus dans PHÉNIX en 2002 et 2003.
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Note :
Variations sans dual : 960 variations sans dual.
Variantes sans dual : 4 variantes sans dual.
Parcours sans dual : 4 parcours sans dual.
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Blancs : Rb1, Dc3, Ta5, Fa4, Ce6, Ch5, Pa6, Pb3 (8 pièces).
Noirs : Ra3, Da8, Tf4, Fd4, Cc7, Pa7, Pb2, Pb4, Pb6, Pb7, Pe7, Pf6, Ph7 (13 pièces)
8+13 44#
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Ce problème est donc probablement l’actuel record du monde de longueur du "Croisé direct orthodoxe sans dual".
Mais je n'ai jamais eu connaissance que la FIDE homologue quoi que ce soit comme record de longueur en matière de problèmes d'échecs. Ce record reste donc présumé et officieux.
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Solution (les quatre variantes principales) :
1.Chxf4! (la menace noire était Tf1+ suivi de b1D+ et d’un mat rapide)
1...Cxe6(!) (il faut d’urgence éliminer ce cavalier qui menace de mater en deux coups en b5)
2.Cxe6! (replaçant un nouveau cavalier en e6 avec la même menace de mater en deux coups en b5)
2...Fxc3(!) (c’est le bon moment pour capturer la dame ; et le cavalier e6 ne peut plus mater par Ce6-d4-b5)
3.Cc7! (ce coup, le premier qui ne capture aucune pièce, va gagner la dame noire car il menace 4.Cb5 mat)
3...bxa6(!) (l’autre coup qui empêchait le mat était 3...De8. Mais alors les Blancs jouaient 4.Fxe8+ et mataient au 12ème coup)
4.Cxa8! (un autre coup gagne aussi la dame : 4. Fc6+ ; mais il perd la partie car on arrive vite à un cavalier blanc contre sept pions noirs : avantage noir décisif)
4...bxa5(!) (si les Noirs ne prennent pas la tour, ils seront matés au 13ème coup)
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Maintenant le plan des Blancs est simple : laisser leur fou en a4 pour immobiliser le roi noir puis aller mater avec le cavalier en c2 ou bien c4. Les Blancs ne pourraient pas gagner si le fou noir n’était pas gêné dans ses déplacements par ses propres pions e7 et f6. Mais ces deux pions, positionnés sur des cases noires comme leur fou, rendent celui-ci « mauvais ». Et un cavalier est plus fort qu’un "mauvais fou". La victoire sera quand même assez longue à se dessiner car si le cavalier blanc s'avise de capturer le pion "h" en h7 ou h6, alors les Noirs poussent leurs pions centraux et le gain blanc ne sera plus possible. Il faut capturer le pion "h" en h5, pour surveiller en même temps les pions noirs centraux. Comme les Noirs n’ont aucune envie de pousser ce pion "h", les Blancs vont devoir les y obliger en mettant deux fois le camp adverse en zugzwang. À noter que les Blancs doivent aussi veiller à ce que les Noirs n’aient jamais le temps de pousser leurs DEUX PIONS CENTRAUX sur une case blanche, car leur "mauvais fou" deviendrait un "bon fou" et le gain serait impossible.
Après 4...bxa5(!) ci-dessus, Komodo est complètement dépassé et ne voit plus que la nulle. Seul Matebadix voit un mat en 40 coups. Je ne remercierai jamais assez Mr Ilkka BLOM d’avoir créé son merveilleux logiciel Alybadix grâce auquel j’ai pu vérifier tant de mes multicoups ! J
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5.Cc7 Fd4
6.Ce6 Fe3
7.Cg7 Fg1 ou Ff2 ou Fd4 ou Fb6
8.Cf5 Fc5
9.Ch4 Fd4
10.Cg2 Ff2
11.Cf4 Fd4
12.Cd3! Fc3
13.Cc5 (menaçant d’aller en e6, là où les Noirs ne pourront plus jouer l’opposition horizontale 13...Ff6, puisque la case f6 est occupée par un pion noir !! Ceux-ci vont donc se débrouiller comme ils peuvent, comptant sur leurs pions e7 et f6 pour gêner le cavalier blanc au nord-ouest de l’échiquier, mais, à la longue ce sera insuffisant)
13... Fd4(!)
14.Ce4 Fe3
15.Cg3 [1er zugzwang] h6 (pour récupérer l’opposition horizontale, les Noirs ont donc dû jouer un coup de pion ; il serait catastrophique de jouer un pion central car ce sont eux qui défendent leur camp au nord-ouest de l’échiquier ! Par contre, s’ils pouvaient jouer leurs deux pions centraux en même temps, alors oui, le fou, devenu un "bon fou", suffirait seul à une défense complète et harmonieuse face aux menaces du cavalier blanc ! Mais le règlement interdit de jouer deux coups à la fois !! J)
16.Cf5 FC5
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Il y a longtemps que « le petit Komodo » J est dépassé par les évènements ; toutefois il voit quand même que la prise en h6 n’apporterait que la nulle aux Blancs :
Si 17.Cxh6? alors 17...e5! 18.Cf5 e4 19.Ch4 Ff2 20.Cf5 Fc5 et le pion e4 est trop avancé pour que le cavalier puisse tenter de gagner.
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Donc, suite de la solution :
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17.Ch4 Fd4
18.Cg2 Ff2
19.Cf4 Fd4
20.Cd3 Fc3
21.Cc5 Fd4(!)
22.Ce4 Fe3
23.Cg3 [2ème zugzwang] h5 (Ah ! si les Noirs pouvaient passer leur tour ! Mais ça aussi c’est interdit par le règlement J)
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24.Cxh5! Fh6(!) (ce coup empêche 25.Cg7! mais les Blancs vont passer par g3 pour aller en f5, puis recommencer leur "cirque")
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24...f5? perdrait plus vite :
25.Cg7! Fc5 26.Ce6 Fb6 27.Cg5 Fd4 28.Cf3 Fc3 29.Ch4 Fd4 30.Cxf5 Fc5 31.Ch4 Fd4 32.Cf3 Fc3 33.Cg5 Fe5 34.Ce6 Ff6 (vous le voyez bien, là, ce fichu pion e7 qui permet au cavalier blanc d’aller sur la case-clé d8 !!) 35.Cd8 Fe5 36.Cc6 Fc7 (empêche 37.Ce5 ou 37.Cxa5 suivi de 38.Cc4 mat, mais le cavalier blanc va "tranquillou" mater en c2 via d4)
37.Cd4, coup noir 38.Cc2#
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Suite du texte principal, donc :
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25.Cg3 Fe3
26.Cf5 Fc5
27.Ch4 Fd4
28.Cg2 Ff2
29.Cf4 Fd4
30.Cd3 Fc3
31.Cc5 Fe5(!)
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Cette fois-ci, ce n’est plus Fd4 qui résiste le plus longtemps. On aurait en effet alors un mat au 42ème coup :
31...Fd4? 32.Ce4! Fe3 33.Cg3 f5 34.Cxf5 Fc5 35.Cg3 (il y a dual avec 35.Ch4! dans cette variante courte, mais peu importe) Fe3 ou Fd6 36.Ce4 Ff4 37.Cc5 Fe5 38.Ce6 Ff6 (vous le voyez bien, là, ce fichu pion e7 qui permet au cavalier blanc d’aller sur la case-clé d8 !!) 39.Cd8 Fe5 40.Cc6 Fc7 41.Cd4 Fb8 42.Cc2#
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Suite du texte principal, donc :
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32.Ce6 Fc3
33.Cd8 Fd4
34.Cc6 Fb6(!)
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La pointe de la défense : jouant aux équilibristes, les Noirs ont trouvé le moyen d’empêcher à la fois 35.Cxa5, 35.Ce5 et 35.Cd4 suivis du mat en c2 ou c4. Mais ils vont perdre leur pion e7 et nos pauvres Noirs n’auront jamais le temps de pousser leur pion f6 en f5 pour rendre enfin bon leur "mauvais fou" !! Ah, la vie est dure, parfois ! L J
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35.Cxe7! Fe3 ou Ff2 ou Fg1 (pas Fd4? qui permettrait un dual avec 36.Cd5!)
36.Cf5 Fc5
37.Cg3 Fe3 ou Fd6
38.Ce4 Ff4
39.Cc5 Fe5
40.Ce6 [3ème zugzwang] Fc3 (eh oui : de nouveau la case salvatrice f6 est inaccessible au fou !)
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Ce zugzwang est d’une nature différente des deux premiers. En effet, s’ils pouvaient rester en e5, les Noirs pourraient jouer 41...Fc7 après 41.Cd8 et, de nouveau, jouer aux équilibristes sur 42.Cc6 en défendant les trois cases-clé a5, e5 et d4 grâce aux efforts conjugués de leur fou (42...Fb6!) et de leur pion f6. Mais hélas il leur faut jouer, et le coup du texte (40...Fc3 ci-dessus) est le moins mauvais car au moins il empêche 41.C(x)d4 suivi de 42.Cc2 mat.
Donc, suite et fin de la solution :
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41.Cd8, et là 4 variantes (2 x 2) :
— A1 : 41...Fd4 42.Cb7 Fb6 43.Cd6, coup noir 44.Cc4 mat
— A2 : 41...Fd4 42.Cb7 Fc5 ou Fe5 43.Cxa5, coup noir 44.Cc4 mat
— B1 : 41...Fe5 42.Cc6 Fc7 43.Cd4, coup noir 44.Cc2 mat
— B2 : 41...Fe5 42.Cc6 Fc3 43.Cxa5, coup noir 44.Cc4 mat
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La solution complète s’étend sur plusieurs de mes cahiers de 96 pages et je n’ai, bien sûr, pas l’intention de la recopier sur Internet. Chacun pourra en vérifier l’exactitude par lui-même, s’il le souhaite et s’il en a le temps et le courage.
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Les logiciels de jeux d’échecs du commerce (comme Komodo) ne trouvent que le premier coup blanc et le premier coup noir, puis proposent 2.Cg2?, coup qui menace 3.Ce1 et 4.Cc2 mat, mais qui est trop lent et conduit toujours à la nulle.
Pourquoi jouent-ils ce coup ? Tout simplement car ils croient y voir un léger avantage blanc d’environ deux tiers de pions.
Dans certaines variantes d’ailleurs (voir ci-dessous) Komodo s’obstine longtemps à voir un avantage tournant entre 0,5 pion et 0,8 pion, mais jamais bien sûr il ne parvient à faire gagner les Blancs.
Je vais donner ici quelques suites possibles après 2.Cg2?, mais sachez que mes ordinateurs sont sûrs à 100% que ce coup conduit à la nulle, à condition bien sûr que chaque camp joue correctement après (il n‘y a parfois qu‘un seul bon coup, du moins au début). Si l’un des deux camps joue mal, il perd, bien sûr. Mais il n’est pas difficile de jouer correctement pour chaque camp car les menaces de mat rapide sont très nombreuses pour chaque camp. Après quelques coups, ça se calme et la nulle apparaît.
Exemples, donc, joués avec Komodo :
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1.Chxf4! Cxe6(!) 2.Cg2? bxa6!!
2...bxa6!! est en effet le seul coup annulant, pour les Noirs.
Tout le reste perd très vite, la "meilleure" (si l’on peut dire) résistance ne tenant que 13 coups au total. Exemple :
2...Dg8? 3.Ce1 Dg1 4.Dg3 Dxe1+ 5.Dxe1 Cc7 6.axb7 bxa5 7.b8D Cd5 8.Dd8 Cc3+ 9.Dxc3 Fxc3 10.Dxa5 Fe5 11.Fb5+ Rxb3 12.Da2+ Rc3 13.Dxb2#
Ce coup 2...Dg8? a en effet comme but d’aller sur la première rangée avec la dame (en g1), mais 2...bxa6!!, qui a le même but (avec dame en h1), mais élimine au passage le très dangereux pion a6, est bien sûr beaucoup plus fort, et, seul, permet d’annuler.
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Après 1.Chxf4! Cxe6(!) 2.Cg2? bxa6!!, on peut donc avoir bien des suites différentes, qui toutes, conduisent à la nulle, quoique pas toujours de la même façon. Très souvent, la dame blanche reste seule contre un fou noir et des pions noirs qu’elle empêche de progresser. Voici des exemples, fournis par Komodo, donc :
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— A) 3.Dd3 Cc5 4.Ce1 Dh1 5.Dd1 Dxe1 6.Dxe1 bxa5 7.Dh4 e5 8.Dxh7 f5 9.Dxf5 e4 10.Dd5 e3 11.Dxd4 Cd3 12.Dxe3 Cf2 13.Rc2 Ce4 14.Dxe4 b1D+ 15.Rxb1 pat !! ½–½
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Ou encore :
— B) 3.Dd3 Cc5 4.Ce1 Dh1 5.Dd1 Dxe1 6.Dxe1 bxa5 7.Dh4 e5 8.Dxh7 Cxa4 (nouveauté) 9.bxa4 b3 10.Dd7 Rb4 11.Dc6 f5 12.Dd5 Rxa4 13.Dc4+ Ra3 14.Dxa6 Rb4 15.Db7+ Rc4 16.Dc8+ Rb4 17.De8 a4 18.Df8+ Rc3 19.Dc8+ Rb4 20.Db7+ Rc3 21.Db5 f4 22.Da5+ Rd3 23.Da6+ Rd2 24.Dxa4 Rd3 25.Da5 Re2 26.Db5+ Rd2 27.Db7 Re3 28.Dxb3+ Re2 29.Rc2 f3 30.Dd3+ Rf2 31.Df5 Re3 32.Rb1 e4 33.Db5 f2 34.Dg5+ Rf3 35.Db5 e3 36.Dh5+ Rf4 37.Df7+ Rg3 38.Dg6+ Rf4 39.Df7+ Rg3 40.Dg6+ Rf4 41.Df7+ et nulle par triple répétition de position, sur réclamation de Komodo ! J ½–½
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Ou encore :
— C) 3.Dd3 Cc5 4.Ce1 Dh1 5.Dd1 Dxe1 6.Dxe1 bxa5 7.Dh4 e5 8.Dxh7 Fc3 ou Fe3 ou Ff2 ou Fg1 (nouveauté) 9.Dc2 Fd4 10.De2 Fc3 11.Df3 Fd4 12.Fc6 Cxb3 13.Fd5 a4 14.Fxb3 axb3 15.Dxf6 a5 16.Da6 a4 17.Dc6 a5 18.Db5 Fc3 19.Dxa5 et nulle 50 coups plus tard car il n’y aura plus aucune poussée de pion ni prise de pièce (les Noirs jouent leur fou de c3 à d4 et de d4 à c3 tandis que la dame parcourt tout l’échiquier), sur réclamation de Komodo ! J ½–½
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Ou encore :
— D) 3.Dd3 bxa5 (nouveauté) 4.Ce1 Dh1 5.Dd1 Dxe1 6.Dxe1 Cc5 et suite comme ci-dessus en A, B ou C car il y a eu une simple interversion de coups (Cc5 et bxa5) ; (par exemple, donc) : 7.Dh4 e5 8.Dxh7 etc.
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Ou encore :
— E) 3.Dd3 bxa5 4.Ce1 Dh1 5.Dd1 De4+ 6.Cc2+ Dxc2+ 7.Dxc2 Cc5 etc. Par exemple :
8.Dxh7 e6 9.Dh4 e5 10.Dh7 f5 11.Dxf5 e4 12.Df4 e3 13.Dxd4 Cd3 14.Dxd3 e2 15.Dg3 e1D+ 16.Dxe1 pat !! ½–½
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Les Blancs peuvent aussi jouer 3.Dc2 au lieu de 3.Dd3. Ça leur permet de forcer les Noirs à répliquer 3...bxa5! car alors 3...Cc5? est perdant (ci-dessus, on a vu que les Noirs avaient le choix) et tous les autres 3èmes coups noirs aussi. Mais ils n’obtiennent pas le gain pour autant, les Noirs suivant les lignes ci-dessus avec 3...bxa5. Exemple, donc :
— F) 3.Dc2 (nouveauté) bxa5 4.Ce1 Dh1 5.Dd1 De4+ 6.Cc2+ Dxc2+ 7.Dxc2 Cc5 8.Dxh7 etc., ce qui conduit à des positions équivalentes à celles vues ci-dessus, notamment en §E : partie nulle.
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Ou encore :
— G) 3.Ce1 (nouveauté) Dh1 4.Fc6+ bxa5 5.Fxh1 bxc3 6.Cc2+ Rxb3 7.Fd5+ Ra4 8.Fc6+ Rb3 9.Fd5+ Ra4 10.Fc6+ Rb3 11.Fd5+ et nulle par triple répétition de position sur réclamation de Komodo ! J ½–½
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Ou encore :
— H) 3.Ce1 Dh1 4.Fc6+ bxa5 5.Fxh1 bxc3 6.Cc2+ Rxb3 7.Fd5+ Ra4 8.Fxe6 (nouveauté) h5 9.Cxd4 Rb4 10.Ff7 Rc5 11.Cf5 a4 12.Fxh5 e6 13.Cg7 Rd5 14.Ff7 Re5 15.Cxe6 a3 16.Cc7 f5 17.Cxa6 f4 18.Cb4 Re4 19.Fc4 Re3 20.Cc2+ Rd2 21.Cxa3 f3 22.Cc2 a5 23.Fb5 f2 24.Fc4 Rd1 25.Ce3+ Rd2 26.Cf1+ Rd1 27.Fb3+ Re2 28.Fc4+ Re1 29.Rc2 b1D+ 30.Rxb1 Rd1 31.Ce3+ Rd2 32.Cc2 Rd1 33.Fb5 Rd2 34.Ca1 Re1 35.Cb3 f1D 36.Fxf1 Rxf1 37.Cxa5 Re2 38.Rc2 Re3 39.Rxc3 et nulle pour insuffisance de matériel (roi et cavalier contre roi) ½–½
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Ou encore :
— I) 3.Fc6+ (nouveauté) bxa5 4.Df3 Dd8 5.Ce1 Fc3 6.Cc2+ Rxb3 7.Dd5+ Dxd5 8.Fxd5+ Ra4 9.Fc6+ Rb3 10.Fd5+ Ra4 11.Fc6+ Rb3 12.Fd5+ et nulle par triple répétition de position sur réclamation de Komodo ! J ½–½
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Ou encore :
— J) 3.Fc6+ bxa5 4.Df3 Dd8 5.Ce1 Fc3 6.Cc2+ Rxb3 7.Fd5+ (nouveauté) Ra4 8.Fc6+ Rb3 9.Dd5+ Dxd5 10.Fxd5+ Ra4 11.Fc6+ Rb3 12.Fd5+ Ra4 13.Fc6+ Rb3 14.Fd5+ et nulle par triple répétition de position sur réclamation de Komodo ! J ½–½
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Mais si j’introduis la position obtenue au bout des huit premiers demi-coups [4 coups blancs et 4 coups noirs quand même assez faciles à trouver (quelqu’un me les a trouvés en une soirée sur Twitter ; ceci dit, à mon avis, il utilisait un logiciel J), on obtient une position simplifiée que mon infaillible logiciel Matebadix me résout rapidement, me donnant les 960 "variations" sans dual, qui, en fait, peuvent se résumer à 4 variantes sans dual.
Pour sa part, Komodo retrouve le "droit chemin" J si je lui introduis 2.Cxe6. Il donne alors :
1.Chxf4 Cxe6 2.Cxe6 Fxc3 3.Cc7 bxa6 4.Cxa8 bxa5 5.Cc7 etc.
Mais il ne sait pas trouver la suite, et, voyant que les Blancs ont un gros déficit de matériel, cherche la nulle par triple répétition de position, ce qui est facile à obtenir grâce aux menaces Cc2 mat et Cc4 mat.
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Autrement, notons encore les essais infructueux. Non seulement les Blancs ne matent pas en 44 coups, mais ils ne matent pas en davantage de coups et n’obtiennent même pas la nulle : ils sont perdants. Ce qui fait que, au passage, ce problème est aussi une étude (de gain). On a :
(Note pour les suites A et B ci-dessous, les Noirs peuvent peut-être mater plus vite, ou les Blancs défendre mieux, mais peu importe. Par ailleurs il existe de très nombreuses variantes pour chaque essai)
— A) 1.Fb5+(?) bxa5 (forcé) 2.Dxc7 b6 3.Dxf4 Fe3 4.Df1 De4+ 5.Dd3(!?) Dxe6 6.Cg3 Dxb3 7.Dxb3+ Rxb3 8.Fd3 a4 9.Fxh7 a3 10.Fg8+ Rc3 11.Ce2+ ou Ce4+ Rd3 12.Cg3 Ff4 13.Ch1 e5 14.Cf2+ Rd4 15.Ch3 Fe3 16.Rc2 f5 17.Fa2 e4 18.Rb3 f4 19.Rxb4 f3 20.Rb3 f2 21.Cxf2 Fxf2 22.Rc2 b5 23.Fb1 b4 24.Rd1 b3 25.Re2 a2 26.Rxf2 axb1D 27.Rg3 Dg1+ 28.Rf4 e3 29.Rf5 b1D+ 30.Re6 Dh7 31.Rf6 Dgg6#
— B) 1.De1? Cxe6! 2.axb7(!) Db8! 3.Cxf4(!) Dxf4! 4.b8D(!) Dxb8! 5.Ta6(!) Cc5 6.Fb5+ Cxa6 7.Fxa6 Df4 8.Fd3 h5 9.Rc2 Fc3 10.Dd1 De3 11.Fa6(!) Fe5 12.Db1 De4+ 13.Fd3 Dg2+ 14.Rd1 Fc3 15.Dc2 b1D+ 16.Dc1+ Dxc1+ 17.Rxc1 Dd2+ 18.Rb1 Dd1#
— C) 1.Fd7+?? bxa5 (forcé) 2.Chxf4(!) Fxc3(!) 3.Cxc7(!) Db8! 4.Cb5+(!) Rxb3 (forcé) 5.Ce2(!) ou Ce6(!) De5! 6.Ced4+(!) Fxd4! 7.Fe6+(!) Ra4! 8.Cxd4(!) Dxd4! 9.Ra2(!) b1D+(!) 10.Rxb1 (forcé) Dd2(!) 11.Ff5(!) Ra3(!) 12.Fc2(!) De1+! 13.Fd1 (forcé) Dxd1#
— D) 1.Dxb2+?? Fxb2 (forcé) 2.axb7(!) Tf1+! 3.Rc2 (forcé) Tc1+! 4.Rd2 Dg8 5.Chg7 bxa5 6.b8D Dxb8 7.Cd4 Cd5 8.Cb5+ Ra2 9.Cc7 Dxc7 10.Re2 Dh2+ 11.Rf3 Tc3+ 12.Rg4 Dh3#
— E) 1.Dd3?? Dg8! 2.Cg3(!) Cd5! 3.Cxf4(!) Cc3+! 4.Dxc3(!) Fxc3(!) 5.Cge2(!) bxa5! 6.Rc2(!) Dg5(!) 7.Fb5(!) Dxb5(!) 8.Cxc3(!) bxc3! 9.axb7(!) b1F+(!) ou b1D+(!)10.Rxb1(!) Dxb3+! 11.Rc1(!) Db2+! 12.Rd1 (forcé) Dd2#
— F) 1.Dc4?? Dg8! 2.Chg7(!) Cxe6! 3.Fd7+(!) bxa5 (forcé) 4.Db5(!) Tf1+! 5.Dxf1(!) Cc5! 6.Fe6(!) Dxg7! 7.axb7(!) Cxe6(!) 8.Rc2(!) Dg6+(!) 9.Rd2(!) De4! 10.Db1(!) Fc3+! 11.Rd1 (forcé) De1+(!) 12.Rc2 (forcé) Dd2# ou De2#
— G) 1.Dxb4+?? Rxb4 (forcé) 2.Chxf4(!) Cxe6! 3.Cd3+(!) Rc3! 4.Cxb2(!) bxa6(!) 5.Cd1+(!) Rd2! 6.b4(!) De4+(!) 7.Ra2(!) Rc1(!) 8.Cc3(!) Fxc3! 9.Fb3(!) Db1+(!) 10.Ra3 (forcé) Da1+(!) 11.Fa2 (forcé) Db2+! 12.Ra4 (forcé) Dxa2# ou Dxb4#
— H) 1.Fc6+?? bxa5 (forcé) 2.Chxf4(!) bxc3(!) 3.Cxd4(!) bxc6! 4.Cd3(!) Dg8! 5.Cc2+(!) Rxb3 (forcé) 6.Cc5+(!) Rc4 (forcé) 7.Ca3+(!) Rxc5(!) 8.Rc2(!) Dg2+(!) 9.Rxc3(!) Cb5+! 10.Rb3(!) Cxa3! 11.Ra2(!) Dc2(!) 12.Rxa3 (forcé) b1C#
— I) 1.Dh3?? Cxe6! 2.axb7(!) Dg8! 3.Fb5+(!) bxa5 (forcé) 4.Cxf4(!) Cxf4! 5.b8D(!) Dxb8! 6.Df1(!) De5! 7.Fa6(!) ou Fc4(!) De4+(!) 8.Fd3(!) Cxd3! 9.De2(!) Dc6! 10.Dxb2+(!) Cxb2! 11.Ra1 (forcé) Dc1# ou Dh1#
— J) 1.Fe8+?? bxa5 (forcé, et seul coup gagnant) 2.Chxf4(!) bxc3! 3.Cxd4(!) Dxe8! 4.axb7(!) Cb5! 5.Cc2+(!) Rxb3 (forcé) 6.b8T(!) ou b8D(!) Dxb8! 7.Cd3(!) Ca3+! 8.Cxa3 (forcé) Dh2! 9.Ce1(!) Dd2(!) 10.Cd3(!) Dxd3+(!) 11.Cc2 (forcé) Dxc2# ou Dd1#
— K) 1.Cg3?? bxc3! 2.Cxf4(!) Dg8! 3.Cge2(!) bxa5! 4.axb7(!) Dg5(!) 5.b4(!) Rxa4! 6.Rc2(!) Df5+(!) 7.Cd3(!) b1D+(!) 8.Rxb1 (forcé) Dxd3+! 9.Ra2(!) Dxe2(!) 10.Ra1 ou Rb1 (forcé) Db2#
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Pour les autres premiers coups blancs, j’ai obtenu un mat avant le 10ème coup.
Pour plus de détails sur les innombrables variantes des essais ci-dessus, lire l’article N°3 du blog consacré à ce Croisé en 44 coups :
http://cathignol44.vefblog.net (blog en construction ce 10 janvier 2018)
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Fin de ce blog.
Les lecteurs intéressés par ce Croisé en 44 coups pourront aussi lire les 18 articles du blog consacré à mon chef-d’œuvre, qui est un Croisé en 64 coups avec deux duals, rédigé en 2017 (huit mois de travail) et dont le lien est le suivant :
http://cathignol64.vefblog.net
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Rédacteur du présent blog :
Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949, domicilié à Clermont-Ferrand.
Contact : cathignol@laposte.net
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Édition corrigée du mercredi 10 janvier 2018 à 1h31
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Ce 9ème article présente quelques compléments à mon étude parue dans les inédits du numéro 104 de "Thèmes 64", daté d'octobre-décembre 1981 ; en page 2037 sous le numéro 3897, et qui est le thème du présent blog.
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D’abord un avertissement :
Vous avez dû constater que vous ne parvenez pas à lire, pour l’instant, les articles N°7 et N°8 du présent blog.
Ils ont pourtant été mis en ligne, mais pas longtemps vu que les ai retirés presque aussitôt. Explications :
1) Pourquoi les ai-je mis en ligne (même un court instant) ? C’est parce que mon hébergeur note la date et l’heure de première parution et les replacera ainsi à leur place (entre les articles N°6 et N°9) lorsqu’ils reparaîtront.
Sinon, il faut payer pour avoir une date intermédiaire qui les positionnerait convenablement. Outre que je n’ai pas envie de payer pour rien, j’estime que je n’ai pas à falsifier l’Histoire et je ne l’ai donc jamais fait pour aucun de mes blogs.
2) Pourquoi les ai-je retirés presque aussitôt ? Parce que je ne tiens pas à ce qu’on les lise actuellement, vu que j’espère les améliorer, et de beaucoup. Pour cela il me suffit d’acheter un PC avec Windows 7 ET de système d’exploitation 32 bits, et Matebadix me résoudra très vite la fin de mon étude. Je me souviens qu’autrefois, quand j’achetais un PC nouveau et donc plus rapide, Matebadix me résolvait en 10 minutes un problème résolu avant en 10 heures. C’était ahurissant ! Et ce fut pareil tous les 5 ans environ durant 20 ans environ.
Si je n’y parviens pas, je mettrais en ligne mes textes actuels, hélas très approximatifs.
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Cela m’amène à vous donner quand même ce que j’ai trouvé actuellement comme meilleure résistance des Noirs avant d’être matés. Dans l’article N°7, j’ai obtenu ceci (sous réserve, donc) :
1.d5!! exd5(!) 2.exd5!! cxd5(!) 3.a5!! bxa5(!) 4.b5!! axb5 (!) 5.cxb5!! Re7(!) 6.b6!! Rd7(!)
7.g5! fxg5(!) 8.h5! gxh5(!) 9.f5! a4(!) 10.b7!! Rc7(!)
11.f6! a3(!) 12.f7! a2(!) 13.b8D+!! Rxb8(!) 14.f8D+!! Rb7 (par exemple) 15.Dg7+! Rc6 16.Da1(!) ou Db2(!) ou Da7(!) h4(!) 17.Dxa2! h3(!) 18.Df2! h5(!) 19.Re2! h4(!) 20.Rd3(!) ou Re3(!) Rd7(!) (Les Noirs sont obligés d‘affaiblir leur position ; les autres coups permettent un mat plus rapide encore) 21.Df5+(!) [21.Rd4+(!), 21.Dc2+(!), 21.De2+(!), Dg1+(!) gagnent aussi vite et même aussi 21.De1(!) si 20.Rd3] Rc6(!) 22.Dxh3(!) [22.Rd4(!) gagne aussi vite, et même 22.Dxg5(!) si 20.Rd3] g4(!) 23.Dxg4(!) [23.Dxh4(!) gagne aussi vite] h3 (par exemple) 24.Dxh3(!) [23.Rd4(!) gagne aussi vite, et même 23.Dh5(!), 23Dh4(!) et 23.Dg3(!) si 20.Rd3] Rc5(!) 25.Dc8+(!) [parmi 13 coups gagnants aussi vite si 20.Rd3, et parmi 4 coups gagnants aussi vite si 20.Re3] Rb5 (par exemple) 26.Rd4(!) (parmi 5 coups gagnants aussi vite, mais pas les mêmes si 20.Rd3 et si 20.Re3) Rb6 (par exemple) 27.Rxd5(!) (parmi 5 coups gagnants aussi vite) Ra5 (par exemple) 28.Dc4(!) (parmi 7 coups gagnants aussi vite) Rb6 (forcé) 29.Rxd6(!) [28.Dc6+(!) gagne aussi vite] Rb7 (par exemple) 30.Db5+(!) [29.Db4+(!) et 29.Db3+(!) gagnent aussi vite] Rc8 (par exemple) 31. Db2(!) [30.Db1(!), 30.Db3(!) et 30.Db4(!) gagnent aussi vite] Rd8 (forcé)
32. Db8# ou Dh8#
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Conclusion provisoire : j’obtiens un mat au 32ème coup, sans bien sûr être capable d’affirmer que les Blancs (ou les Noirs) n’ont pas mieux. Je n’ai en effet pas prouvé qu’il n’y a pas mieux (pour un camp ou pour un autre) entre 14.f8D+!! et 17...h3(!).
C’est pour cela (entre autres raisons) que le très long article N°7 n’est pas encore disponible sur Internet.
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Dans l’article N°8, j’étudie le cas où les Blancs choisissent de jouer 7.b7! au lieu de 7.g5!.
Il y a alors des variantes différentes mais la plus longue résistance des Noirs demeure la même, avec interversion de coups bien sûr. J’ai donc obtenu :
1.d5!! exd5(!) 2.exd5!! cxd5(!) 3.a5!! bxa5(!) 4.b5!! axb5 (!) 5.cxb5!! Re7(!) 6.b6!! Rd7(!)
7.b7! Rc7(!) 8.g5!! fxg5(!) 9.h5!! gxh5(!) 10.f5!! a4(!)
Puis même suite que ci-dessus :
11.f6! a3(!) etc.
Ci-dessus, les interversions de coups apparaissent en deuxième ligne, sur quatre coups blancs et noirs, du 7ème au 10ème. Avant et après, c’est pareil.
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J’en viens maintenant au premier sujet de cet article N°9.
Vous savez qu’une dame vaut environ 9 pions, c’est ce qu’on apprend aux débutants. Dans la pratique, bien sûr, on n’a jamais obtenu une partie nulle avec, dans un camp, une dame, et, dans l’autre camp, 9 pions, puisque chaque camp n‘a que 8 pions au départ.
Et, après le 14ème coup ci-dessus, une fois qu’on a vu que le pion a2 est capturable, on sait que les Blancs finiront par gagner, vu que la structure des pions noirs est très mauvaise et qu’ils ne sont pas assez avancés pour créer un danger (menace de promotion) ; enfin, vu la position du roi blanc, tranquille en f1, les Noirs ne peuvent pas espérer créer un réseau de mat avec leurs pions et roi. La fin est donc connue d’avance : gain blanc.
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Pour m’amuser à « prouver » qu’une dame était supérieure à huit pions, j’avais créé, en 1981 aussi, un petit problème pas très compliqué que je vais présenter ci-dessous, car vu qu’il n’obtint pas de prix, il est très peu connu.
Curieusement, hasard de l’histoire, il est paru en même temps que l’étude qui est le thème de ce blog : novembre-décembre 1981, dans la défunte revue (alors bimestrielle) "Diagrammes", là où j’ai publié la plupart de mes problèmes.
Fiche technique : paru sous le numéro 1207 des multicoups inédits dans "Diagrammes" N°54, page 918.
Solution : parue dans "Diagrammes" N°57, daté de mai-juin-juillet-août 1982, page 945.
Cette revue a tenu environ 30 ans et n’est JAMAIS parue à l’heure ! J
Je la recevais avec parfois 6 mois de retard. L
Le rédacteur en chef, Claude WIEDENHOFF, faisait pourtant tout ce qu’il pouvait. Mais il avait tellement de travail !
Voici maintenant le diagramme de ce multicoups :
2+9 8#
« 2+9 », ça signifie qu’il y a 2 pièces blanches et 9 pièces noires.
Et « 8# », ça signifie : « Les Blancs jouent et font mat en 8 coups ».
La position est légale, on s’en convaincra aisément. Pour arriver ainsi, les pions noirs n’ont eu à effectuer que 10 prises. Or il manque 14 pièces blanches sur le diagramme. Pas de souci, donc, le pion d4 venant bien sûr de a7.
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Le thème de ce problème était l’asymétrie.
La position des pièces blanches et noires est en effet symétrique par rapport à la colonne "e".
On peut donc penser, dans un premier temps, que la clé de ce problème (= le premier coup blanc) se joue sur la colonne "e". En effet, on raisonne ainsi :
« Si, par exemple, le coup 1.Dd2 est la/une clé, alors il existe une seconde clé, en jouant symétriquement par rapport à la colonne "e" ; et cette seconde clé est 1.Df2. »
Mais voilà, c’est impossible, un problème n’ayant toujours qu’une seule clé !
On cherche donc à jouer un coup sur la colonne "e", car le coup symétrique par rapport à cette même colonne "e" sera ce même coup, ce qui nous fera bien une seule clé et non deux clés ! Astucieux, non ? J
Oui mais voilà : il n’existe AUCUN COUP LÉGAL À JOUER SUR CETTE COLONNE "e" !!
Les Noirs en ont un (et un seul), qui consiste à pousser le pion e4 en e3. Mais les Blancs n’en ont pas, car si le roi jouait de e2 en e3, il se mettrait en échec, coup interdit par les règles du jeu. Quant à la dame, elle ne dispose que de coups latéraux, qui admettent donc un coup symétrique par rapport à la colonne "e".
Où est donc l’astuce ?
Elle est toujours la même que celle de tous les problèmes du monde ayant pour thème l’asymétrie :
À savoir que la symétrie ne peut pas être totale par rapport à une colonne !!
Ici, on voit que la colonne "d" a pour symétrique la colonne "f", que la colonne "c" a pour symétrique la colonne "g" et que la colonne "b" a pour symétrique la colonne "h".
Mais il n’y a pas de colonne "i", symétrique de la colonne "a" !
Ainsi, le très mauvais coup 1.Dc3??, qui perd à cause de la réponse 1...dxc3!, a pour symétrique le très mauvais coup 1.Dg3??, qui perd à cause de la réponse 1...fxg3!.
On est donc tenté de jouer comme premier coup 1.Da1 ou bien 1.Da5, les deux seuls coups des Blancs qui n’ont pas de symétriques réels, puisque leurs symétriques féeriques 1.Di1 et 1.Di5 sortent de l’échiquier, qui ne dispose pas de colonne "i".
Pourtant la solution (« pas facile », a écrit l’un des solutionnistes en 1982) ne débute ni par 1.Da1 ni par 1.Da5. Pourquoi ?
Eh bien parce qu’il se trouve que ce n’est pas au premier coup qu’on usera de la colonne "a", et que, par conséquent, la pseudo-solution symétrique ne pourra pas être jouée ! Pigé ? J
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Bref, je vois que je vous énerve avec mes longs discours (mais si ! mais si ! J) et je "vas" donc sans plus tarder vous donner la variante principale de la solution.
Il s’agit de la variante principale, bien sûr, car, comme d’habitude, si les Noirs s’avisent de jouer MAL, ils sont matés PLUS VITE ! Voici (trouvé en une seconde par Komodo, mais, à cette époque, les compositeurs comme les solutionnistes ne disposaient pas d‘ordinateur, sauf peut-être les millionnaires, ce qui ne fut jamais mon cas) :
1.Rd2!! f3(!) 2.Dh4 d3 3.Rc3 d4+ 4.Rc4 d5+ 5.Rc5 d2 ou f2 (le reste perd plus vite) 6.Dh2+ f4 (forcé) 7.Dh5+ f5 (forcé) 8.Dh8#
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Mèzalor, me direz-vous, quand passâtes-vous sur cette fameuse colonne "a" dont vous n’avez pas arrêté de nous rebattre les oreilles ? Avec son absence de colonne symétrique "i", comme si nous étions des imbéciles et n’avions pas compris par nous-mêmes ? L J
Ah, mes amis, du calme, je m’en "vas" sans plus tarder vous fournir "the"" explication ! J
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La dissymétrie, voyez-vous, « mon pauvre Mortimer » J (« La Marque Jaune », Edgar Pierre Jacobs, « Le Journal de Tintin », 1954, planche N°51), elle est fictive ! Eh oui, elle est fictive ! Et elle est provoquée par les Noirs, pas par les Blancs !
Je m’explique :
Si, au premier coup, se sachant condamnés de toute façon, les Noirs avaient choisi de jouer le coup symétrique (dans une position devenue dissymétrique par le premier coup blanc) 1...d3? au lieu de 1...f3?, qui prolonge leurs souffrances mais aussi leur vie, ils eussent été matés en quatre coups de la façon suivante :
1.Rd2!! d3? 2.Da1+!! d4 (forcé) 3.Da5+!! d5 (forcé) 4.Dc7#
Eh oui, la voilà, la colonne "a", ainsi que les importantes cases a1 et a5 dont je vous parlais tantôt !
Et on n’a pas une suite symétrique si on joue 1.Rf2? au lieu de 1.Rd2!! !
Avez-vous donc compris, maintenant, « mon pauvre Mortimer » J (« La Marque Jaune », Edgar Pierre Jacobs, « Le Journal de Tintin », 1954, planche N°51) ? Oui, je crois que oui. Enfin, presque oui ! J
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Et, faisant d’une pierre deux coups, comprenez-vous maintenant pourquoi mon blog est « déconseillé aux dames » ? J
Mais, les pôvresses, elles s’enfuiraient en courant, face à des dissymétries fictives !! Déjà qu’elles ne supportent pas les araignées ni même les souris ! J
Il me faut donc songer à protéger ces dames. N’oublions jamais que, les femmes, si on ne peut pas vivre avec, on ne peut pas non plus vivre sans ! J
Ah, mdr, comme disent les jeunes ! On a passé un bon moment entre hommes, pas vrai ? J
Moi, misogyne ? Mais comment avez-vous su ? Euh, je veux dire : « Mais pas du tout ! » (ou si peu J)
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J’en viens maintenant au second sujet de cet article N°9.
Vous vous souvenez peut-être que, dans mon article N°1, je vous ai dit qu’il existait, à côté des études de gain, des études de nulle.
Pour que vous sachiez à quoi ça peut ressembler, je vais vous en montrer une très célèbre, celle que publia un certain jour de 1921, l’échémane Richard RÉTI.
Comment ça, mesdames, je dis des gros mots ? L Mais non, un échémane, c’est un joueur d’échecs, tout simplement ! J
Chères mesdames, donc puisque vous me suivez (oh là là, c’est bien la première fois qu’une femme s’intéresse à moi pour autre chose que de l’argent ! J), je vais vous présenter ce monsieur, à l’aide de Wikipédia :
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« Richard RÉTI, né le 28 mai 1889 à Pezinok, près de Bratislava, et mort le 6 juin 1929 à Prague, est un joueur d'échecs, né hongrois, puis devenu, comme sa région d'origine, tchécoslovaque après la Première Guerre mondiale.
RÉTI fut l'un des plus forts joueurs des années 1910 à 1920, et, avec Gyula BREYER, l'un des fondateurs de l'école hyper moderne »
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Oui, alors là, du calme, rassurez-vous, mesdames ! Je n’ai pas l’intention de vous expliquer ce qu’est « l'école hyper moderne du jeu d’échecs ».
Sachez simplement que c’est une école vieille de cent ans, ça suffira bien à votre culture générale, mesdames ! J
Du reste, nous n’allons pas nous intéresser à une de ses parties d’échecs mais à une de ses compositions échiquéennes car il fut aussi étudiste.
Et voici ce qu’il composa un jour pluvieux (ben oui, quand il fait beau les gens normaux sont à la plage J ; il n‘y a que moi qui… enfin passons ! L) dans la revue dans « Kagans Neueste Schachnachrichten » (les dernières nouvelles d'échecs de Kagan) :
2+2 =
Voilà. Il n’y a que quatre pièces (2+2) et le signe = signifie : « Les Blancs jouent et font nulle ».
Pour tout joueur d’échecs, ça paraît étrange, de prime abord, que les Blancs puissent éviter la défaite.
En effet ils ne peuvent manifestement pas rattraper le pion h5. Exemple :
1.Rh7 h4 2.Rh6 h3 3.Rh5 h2 et enfin : 4.Rh4, h1D+ et les Noirs gagnent.
Tandis que le roi noir lui, peut sans difficulté capturer le pion c6, et ce, même si ce pion joue en premier. Exemple :
1.c7 Rb7 2.b8D+ Rxb8 et l’affaire est entendue !
Alors, comment les Blancs doivent-ils s’y prendre pour annuler cette position ?
Eh bien voici (je donne uniquement les deux principales variantes, en finissant par la plus belle, celle sans dual) :
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1.Rg7!! (seul coup annulant) h4
2.Rf6!! (seul coup annulant) h3
3.Re6! ou Re7! (chacun de ces deux coups peut annuler ; dual, donc) h2
4.c7!! (menaçant d’une promotion en écho : 5.c8D après 4...h1D ; avec partie nulle) Rb7
5.Rd7! ou Rd8! (chacun de ces deux coups peut annuler ; dual, donc) h1D
6.c8D+ et partie nulle.
Eh oui ! Le roi noir a joué sur deux tableaux : vers le sud il court après le pion h5 tandis que, vers l’ouest, il vient soutenir son pion c7 ! Joli, n’est-ce pas, mesdames ? Comment cela ? Vous n’en avez rien à cirer ? Oh, vous me décevez, mesdames ! L L J J
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Et maintenant la plus pure car elle est sans dual, des deux variantes :
1.Rg7!! (seul coup annulant) h4
2.Rf6!! (seul coup annulant) Rb6(!)
Les Noirs attaquent le pion c6 mais du coup, ils perdent un temps.
Le point d’exclamation entre parenthèses que j’ai mis à Rb6 indique ici que les Blancs ne vont plus qu’avoir un seul coup pour annuler, et ce, jusqu’à la fin.
3.Re5!! (seul coup annulant) (visant les DEUX pions ; le blanc, pour le soutenir, le noir pour le capturer) h3
4.Rd6!! (seul coup annulant) h2
5.c7!! (seul coup annulant) Rb7
6.Rd7!! (seul coup annulant) h1D
7.c8D+ (seul coup annulant) et partie nulle.
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Note : en théorie, la partie n’est pas encore finie (il reste une dame de chaque côté, il y a de quoi mater !) mais les joueurs ont l’habitude de s’accorder sur la nulle dans une position de ce genre. Car, à moins d’une grosse gaffe, aucun joueur ne peut gagner.
— Exemple de gaffe possible :
7...Rb6 8.Re6?? (ce coup perd la dame blanche) Dh3+! 9.Roi joue n’importe où, Dxc8! et les Noirs gagnent.
— Et voici un exemple de mise du roi blanc en sécurité :
7...Rb6 8.Dc7+ Rb5 9.Db8+ Rc5 10.Rc7 Dh2+ 11.Rb7 Dh7+ 12.Ra8
Là, le roi blanc ne quittera plus la case a8. Si la dame noire lui donne échec, il se fera un rempart de sa propre dame, qui ne va plus quitter les cases a7, b7 et b8.
Exemple :
12...Rc4 13.Da7 De4+ 14.Db7 De8+ 15.Db8 Da4+ 16.Da7 Dc6+ 17.Db7 De8+ 18.Db8 Da4+ 19.Da7 etc., etc.
Et partie nulle officielle au 57ème coup sur réclamation des Blancs auprès de l’arbitre « au bout de 50 coups blancs et noirs sans prise de pièce ni poussée de pion » (l’un des cinq cas de partie nulle).
Dans la pratique, quand deux joueurs de club, même de simples « pousseurs de bois » comme moi, arrivent à une position comme celle obtenue après c8D+, il y nulle par accord mutuel. Le joueur qui a le trait joue son coup, puis propose nulle à son adversaire, qui, dans 99% des cas, accepte (l’un des cinq cas de partie nulle).
Notons encore que (c'est un exemple, toujours), après 19...De8+ 20.Db8, la même position vient de se reproduire pour la troisième fois sur l’échiquier, le même joueur ayant le trait. Ce joueur peut alors exiger la partie nulle, sur simple réclamation auprès de l’arbitre. C’est là encore l’un des cinq cas de partie nulle.
Pour info, voici les deux autres cas de partie nulle :
a) L’insuffisance de matériel (par exemple : roi + cavalier contre roi : le mat est impossible).
On peut l’obtenir ici en jouant :
12...De4+ 13.Db7 Da4+ 14.Da7+ Rb4 15.Dxa4+ Rxa4 (il ne reste plus que les rois).
b) Le pat.
On peut l’obtenir ici en jouant :
7...Rb6 8.Dc7+ Ra6 9.Rc8 Dg2 10.Dc4+ Ra7 11.Dc1 Dc6+ 12.Dxc6 (bien obligé, puisque le roi blanc est en échec et la dame blanche en prise) pat.
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Voilà. C’est tout pour ce 9ème article. L’article N°10, qui sera le dernier de ce blog, parlera d’un autre de mes problèmes.
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Rédacteur du présent blog :
Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949, domicilié à Clermont-Ferrand
Contact : cathignol@laposte.net
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Édition du vendredi 28 avril 2017 à 12h52
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Note : pour ce qui est des compositeurs échiquéens dont les noms suivent dans cet article intermédiaire avant la fin de la solution de mon étude à découvrir dans les articles N°7 et suivants, mes sources furent :
a) Wikipédia, un peu. Mais surtout :
b) Alain BIÉNABE, co-auteur avec Nicolas GIFFARD de « Le Guide des Échecs ; Traité Complet » (Paris 1993) et « Le nouveau Guide des Échecs ; Traité Complet » (ouvrage très semblable, mais avec de nombreuses additions, Paris 2009), deux superbes (en qualité) livres publiés aux "Éditions Robert Laffont, collection "Bouquins".
Le premier ouvrage ayant été épuisé, l’éditeur a légèrement modifié le titre pour un ouvrage complété car, entre 1993 et 2009, il s’est évidemment passé beaucoup de choses, tant dans le domaine du jeu d’échecs que celui du problème d’échecs.
Nicolas GIFFARD, que j’ai vu être couronné champion de France du jeu d’échecs (en 1978 à Castelnaudary, à l‘occasion de son premier titre), et Alain BIÉNABE, qui possède une grande érudition dans le domaine du problème d’échecs, ont co-écrit un ouvrage de référence dont je me suis longtemps servi et me sers encore, comme vous voyez.
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Avant d’aborder la suite de la solution, je dois aborder la notion de dual.
N’allez surtout pas regarder la définition de Wikipédia, eux, ils n’y ont rien compris ! L
Je possède quatre livres sur les problèmes d’échecs et, pour diverses raisons, je n’y ai trouvé satisfaisante aucune des quatre définitions du mot dual. Et je n’ai pas trouvé non plus les mêmes définitions sur les sites d’échecs d’Internet.
Évidemment, elles se ressemblent toutes mais il y a de petites différences entre elles.
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L’une d’elles dit ceci :
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1) On dit qu’il y a dual quand il existe deux moyens d’arriver au mat.
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Une autre dit ceci :
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2) Lorsque, après une défense des Noirs, les Blancs ont plusieurs manières de donner le mat, on dit qu’il y a « dual ».
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Une troisième ceci :
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3) Je rappelle qu’un dual est une double réponse des Blancs au même coup des Noirs.
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Une quatrième dit ceci :
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4) Il y a dual quand une défense permet aux Blancs de mater ou de continuer le jeu de deux façons différentes.
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Enfin, une cinquième dit ceci :
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5) Il y a dual quand l’attaquant a deux manières différentes de continuer, qui conduisent au même résultat dans le même nombre de coups.
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Conclusion : les quatre premières sont imprécises. Et la cinquième, la plus précise, concerne tous les problèmes d’échecs (orthodoxes, hétérodoxes, féeriques) sauf les études.
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Je vais donc devoir donner mes propres définitions, pour mon blog.
Et d’abord, pourquoi n’en ai-je pas parlé plus tôt, des duals ? Ce fut pour éviter de fatiguer inutilement le lecteur vu que les duals qui apparaissaient dans les précédents articles (notamment le N°5) n’affectaient pas la variante PRINCIPALE de la solution.
Parce que chacun comprendra sans difficulté que, si les Noirs se défendent mal, jouant plus ou moins n’importe quoi, il est clair — et c’est valable pour tous les problèmes et toutes les études du monde (excepté la plupart des « mats en deux coups », vu leur nature propre, et quelques autres problèmes en général de solution courte et de faible matériel, ne permettant donc justement pas de pouvoir jouer « n’importe quoi ») — que les Blancs n’auront que l’embarras du choix pour mater ou progresser vers le mat ! D’où : duals, et même plurials !
C’était le cas sur 2...Rg8? (voir article N°5), qui était le plus mauvais des coups de roi, et pour lequel Komodo donnait pas moins de onze 3èmes coups blancs gagnants ! Pas tous à la même vitesse, c’est vrai, mais, pour une étude de gain, l’important n’est pas de mater en un certain nombre de coups bien précis, l’important c’est de finir par gagner.
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Et donc, jusqu’au sixième coup inclus de la variante principale de la solution de mon étude, il n’y a pas eu de dual.
On a en effet :
1.d5!! (seul coup gagnant, les autres coups ne permettant que d’annuler) exd5 (meilleure défense)
2.exd5!! (seul coup gagnant) cxd5 (meilleure défense)
3.a5!! (seul coup gagnant) bxa5 (meilleure défense)
4.b5! (seul coup gagnant, tout autre coup étant même perdant) axb5 (meilleure défense)
5.cxb5! (seul coup gagnant, tout autre coup étant même perdant) Re7 (meilleure défense)
6.b6! (seul coup gagnant) Rd7 (meilleure défense)
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Je vais donner dans cet article trois problèmes et une étude célèbres contenant des duals, pour en montrer les différentes formes. Après, je conclurai.
Note : j’emploierai le terme général plurial quand un coup noir permet plusieurs "bons" (je reviendrai sur cette notion, différente dans un problème et une étude) coups blancs différents en réponse.
J’emploierai le terme trial quand un coup noir permet trois "bons" coups blancs différents en réponse.
J’emploierai le terme quartal quand un coup noir permet quatre "bons" coups blancs différents en réponse.
Je n’aurai pas besoin des mots « quintal », etc.
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1) Voici pour commencer un problème extrêmement célèbre, intitulé « La Comète », composé par l’Étasunien Sam LOYD (1841-1911), publié dans le « Saturday Courier » le 23 août 1856, admiré de tous, et qui pourtant contient un dual au 7ème coup. Pas bien joli, en plus. L
Si vous cherchez "Sam LOYD" sur Wikipédia, vous ne trouverez de lui que ce problème (plus un problème d’analyse rétrograde) et pourtant Sam LOYD a composé de nombreux autres chefs-d’œuvre. C’est d’ailleurs le plus célèbre des problémistes du 19ème siècle.
Mais la solution de « La Comète » est si inattendue !
7+10 14#
(7 pièces blanches plus 10 pièces noires ; les Blancs jouent et font mat au 14ème coup)
Solution :
1.Rc5 Fg1 2.Rb6 Fh2 3.Ra7 Fg1 4.Ra8! Fh2 5.Rb8 Fg1 6.Rc7 Fh2 7.Rd6 ou Rd8 (dual, donc) Fg1 8.Re7 Fh2 9.Rf8 Fg1 10.Rg7 Fh2 11.Rh6 Fg1 12.Rg5 Fh2 13.Rxh4 Fg1 14.Txg3# (ou 13...Autre coup 14.Fxg2#).
À noter que Komodo est complètement dépassé par cette étude ! Il donne l’égalité jusqu’à 9...Fg1. Là, enfin, il voit un mat en 5 coups. Oh, il rirait, feu Sam LOYD, comme il rirait s’il était encore de ce monde ! J J
On peut déjà noter que, dans ce problème, le parcours du roi blanc est différent suivant que l‘on joue 7.Rd6 ou 7.Rd8, mais qu’il se rejoint le coup d’après (8.Rg7).
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2) Voici pour continuer un problème où les duals sont nombreux (il y en a onze), mais où, contrairement au problème de Sam LOYD étudié ci-dessus, les Blancs passent toujours sur les mêmes cases, du début à la fin, et le même nombre de fois sur chaque case.
En effet, c’est le même dual qui se trouve répété à onze reprises, et il consiste en une simple interversion de coups, à savoir si l’on choisit de jouer d’abord le roi blanc en g3 ou si l’on préfère le jouer d’abord en f3, compte tenu qu‘il devra passer sur ces deux cases à la suite, venant de la case g2 et se préparant à y retourner, après donc avoir fait une triangulation, pour contrarier son homologue noir qui ne peut pas en faire autant, coincé qu‘il est sur la première rangée.
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Roméo BÉDONI et André CHÉRON, Journal de Genève, 28 juin 1975
7+14 57#
Solution :
1.Rxf1 (zugzwang !) bxc6 2.Rg2 Re1 3.Rg3 (ou Rf3 : dual donc) Rf1 4.Rf3 (respectivement Rg3) Re1 5.Rg2 Rd1
6.Rf1 (zugzwang !) c5 7.Rg2 Re1 8.Rg3 (ou Rf3 : dual donc) Rf1 9.Rf3 (respectivement Rg3) Rf1 10.Rg2 Rd1
11.Rf1 (zugzwang !) c4 12.Rg2 Re1 13.Rg3 (ou Rf3 : dual donc) Rf1 14.Rf3 (respectivement Rg3) Rf1 15.Rg2 Rd1
16.Rf1 (zugzwang !) c3 17.Rg2 Re1 18.Rg3 (ou Rf3 : dual donc) Rf1 19.Rf3 (respectivement Rg3) Rf1 20.Rg2 Rd1
21.Rf1 (zugzwang !) c6 22.Rg2 Re1 23.Rg3 (ou Rf3 : dual donc) Rf1 24.Rf3 (respectivement Rg3) Rf1 25.Rg2 Rd1
26.Rf1 (zugzwang !) c5 27.Rg2 Re1 28.Rg3 (ou Rf3 : dual donc) Rf1 29.Rf3 (respectivement Rg3) Rf1 30.Rg2 Rd1
31.Rf1 (zugzwang !) c4 32.Rg2 Re1 33.Rg3 (ou Rf3 : dual donc) Rf1 34.Rf3 (respectivement Rg3) Rf1 35.Rg2 Rd1
36.Rf1 (zugzwang !) a6 37.Rg2 Re1 38.Rg3 (ou Rf3 : dual donc) Rf1 39.Rf3 (respectivement Rg3) Rf1 40.Rg2 Rd1
41.Rf1 (zugzwang !) a5 42.Rg2 Re1 43.Rg3 (ou Rf3 : dual donc) Rf1 44.Rf3 (respectivement Rg3) Rf1 45.Rg2 Rd1
46.Rf1 (zugzwang !) a4 47.Rg2 Re1 48.Rg3 (ou Rf3 : dual donc) Rf1 49.Rf3 (respectivement Rg3) Rf1 50.Rg2 Rd1
51.Rf1 (zugzwang !) a3 52.Rg2 Re1 53.Rg3 (ou Rf3 : dual donc) Rf1 54.Rf3 (respectivement Rg3) Rf1 55.Rg2 Rd1
56.Rf1 (zugzwang !) Fxf2 (tristement forcé : les Noirs n‘ont maintenant plus que ce coup mortel à jouer) 57.Rxf2#
Notes :
1) Les trois pions noirs mobiles (deux sont bloqués) de l’aile dame peuvent être avancés dans n’importe quel ordre et augmente donc le nombre de variations. L’augmentation du nombre de variantes dans un problème est en général un "plus", mais pour ce qui est de l’augmentation du nombre de variations, ça n’ajoute rien à la beauté du problème. Mais ça ne lui en retire rien, bien sûr.
Les variantes sont des coups noirs différents qui conduisent à des coups blancs différents (voir les six variantes principales du problème ci-dessous), tandis que les variations laissent les Blancs de marbre et ils jouent la même chose, quelle que soit la variation choisie par les Noirs.
2) Roméo BÉDONI, né en 1927, est un problémiste français très connu, à l’imagination débordante, ayant inventé des pièces féeriques et des genres féeriques en quantités industrielles.
3) André CHÉRON (1895-1980) fut un très grand problémiste français. Il fut aussi trois fois champion de France du jeu d’échecs, lors des trois derniers championnats auxquels il a participé (1926, 1927 et 1929). Dès l’âge de 17 ans, sa mauvaise santé l’obligea à aller vivre en Suisse. Il ne travailla pas, se consacrant aux échecs toute sa vie. Il écrivit plusieurs livres sur le jeu d’échecs et plusieurs autres sur le problème d’échecs. Son œuvre posthume (« Le Joueur d’Échecs au Pays des Merveilles ») est un monument de la littérature sur la composition échiquéenne. Il comporte 312 pages écrites en petits caractères et il faut parfois plus d’une journée pour en comprendre seulement une seule page !
4) Le problème ci-dessus possède une particularité : TOUS les coups blancs de la solution, Y COMPRIS le dernier coup (celui qui donne échec et mat) sont joués par le roi. C’est le record du monde de longueur du genre, avec cette légère faiblesse que constituent ces onze interversions de coups possibles.
André CHÉRON possède aussi le record du monde de longueur d’un problème où TOUS les coups blancs de la solution, Y COMPRIS le dernier coup (celui qui donne échec et mat) sont joués par le roi, sans dual cette fois : c’est un « mat en 37 coups » qu’il publia dans le Journal de Genève le 26 novembre 1977. Ce genre de problème, où seul le roi blanc joue, se nomme un "Durbar", selon André CHÉRON. Les deux "Durbar" de CHÉRON sont bien entendu aussi admirables l’un que l’autre. Un peu comme les records du saut en hauteur sans perche et du saut en hauteur avec perche, en athlétisme.
Je n’ai pas fait vérifier par Komodo le "37 coups" de CHÉRON mais j’ai tenté de faire vérifier son "57 coups" ci-dessus composé en collaboration avec Roméo BÉDONI. Mon fidèle Komodo, visiblement dépassé par les événements J, donne les Noirs gagnants durant très longtemps (ben oui : ils ont un gros avantage matériel) ; puis, vers le 40ème coup, il estime qu’il va y avoir partie nulle. Enfin, au 43ème coup (J !), il trouve un « mat en 14 coups » et c’est bien la fin de la solution !! Ah, ce brave Komodo ! J
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Conclusion : dans mon étude, on retrouvera aussi quelquefois des interversions de coups. Cela aura lieu entre les 7ème et 12ème coups, qui pourront être joués dans un relatif désordre.
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3) Voici pour continuer un problème où le dual ne porte que sur la promotion, qui peut être une dame ou une tour.
Ce genre de dual est très fréquent, surtout si la pièce promue est aussitôt capturée (ce qui n’est pas le cas ci-dessous).
Auteur : Henry Wald BETTMANN (1868-1935), problémiste étasunien.
Problème publié en janvier 1923 dans le « Good Companion Folder ».
6+5 #2
11 pièces (6+5) ; #2 signifie : « Les Blancs jouent et font mat en deux coups ».
Solution :
1.Td7!
Après cette clé, il y a six réponses noires intéressantes :
A) 1...Rxc6 2.cxb8C mat.
B) 1...Cxc6 2.cxb8D mat ou cxb8T mat.
C) 1...Rxa7 2.c8C mat.
D) 1...Ce6 2.c8D mat.
E) 1...Tc8 2.cxd8C mat.
F) 1...Rc8 2.cxd8D mat ou 2.cxd8T mat.
C’est un joli problème, encore que je reproche deux choses à la position initiale : le roi blanc et le fou blanc pourraient être placés sur bien d’autres cases au départ (par exemple roi en a1 et fou en f1), pour un problème au résultat identique.
On voit que, sur les six réponses noires ci-dessus, il y a six mats différents au second coup. Six variantes, donc.
Et, ce qui est joli, c’est que les six coups blancs différents sont SIX COUPS DU MÊME PION ! Rare !
Mais il y a deux duals. Un dual dans la variante B et un dual dans la variante F.
Ce sont évidemment des faiblesses. On eût aimé en effet que les six promotions ne comportassent pas de duals.
Mais il est clair que feu Henry Wald BETTMANN n’a pas pu les éviter, sinon il aurait amélioré son problème.
Notez que, au moins, dans la variante D, il n’y a pas de dual, car 2.c8T+? ne donne pas mat.
Pour les trois variantes A, C et E, l’auteur n’a pas eu à craindre de dual vu la marche spéciale du cavalier.
Enfin, si les Noirs jouent n’importe quoi (c’est-à-dire ici les cinq coups possibles du cavalier f7), il y a évidemment, comme dans quasiment tous les problèmes, ainsi que je l’ai dit plus haut, des plurials. On a :
G) 1...Ce5 2.c8D mat ou cxd8C mat (dual, donc, et pas dual de promotion)
H) 1...Cd6 2.c8D mat ou c8T mat ou cxb8C mat ou cxd8C mat (quartal et pas que de promotion)
I) 1...Cg5 2.c8D mat ou c8T mat ou cxb8C mat ou cxd8C mat (quartal et pas que de promotion)
J) 1...Ch6 2.c8D mat ou c8T mat ou cxb8C mat ou cxd8C mat (quartal et pas que de promotion)
K) 1...Ch8 2.c8D mat ou c8T mat ou cxb8C mat ou cxd8C mat (quartal et pas que de promotion)
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Conclusion : dans mon étude, on retrouvera aussi quelquefois ces duals de promotion. Ce sera toujours sur le coup b7-b8.
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4) Voici maintenant une étude très célèbre (publiée en 1913) du problémiste tchécoslovaque Josef MORAVEC (1882-1969), qui contient un trial, un dual (assez tôt) et (sans guère de doute) plusieurs plurials vers la fin. Là encore c’est pourtant un joli petit bijou et on trouve cette étude un peu partout.
2+3 +
Il n’y a cinq pièces (2+3) et le signe + signifie : « Les Blancs jouent et gagnent ».
Solution :
1.Rh7!! (seul coup gagnant, trouvé par Komodo, qui donne une évaluation positive en dix secondes, le reste, y compris le coup très tentant 1.hxg7?, étant évalué à 0,00) h4(!) (meilleure défense, qui va prolonger longtemps la résistance)
2.Rg6! (seul coup gagnant) h3(!) (meilleure défense, qui va prolonger longtemps la résistance)
3.Rf5! ou Rg5! ou Rh5! (trial, donc) h2(!) (meilleure défense, qui va prolonger longtemps la résistance)
4.Rf4! ou Rg4! (dual, donc) g5(+)(!) (meilleure défense, qui va prolonger longtemps la résistance)
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Pourquoi les Noirs n’ont-ils pas joué 4...h1D ? Tout simplement parce qu’ils eussent perdu cette dame et la partie très vite après. On aurait eu : 5.Rg3!! puis, au choix des Noirs :
a) 5...Df3+ ou Dh3+ ou Dh4+ 6.Roi prend dame ! etc. 1-0 rapide.
b) 5...Dg2+ ou Dh2+ ou Da8 6.Tour prend dame ! etc. 1-0 rapide.
c) 5...Rf1 6.Ta1+! Re2 (forcé) 6.Tour prend dame ! etc. 1-0 rapide.
d) 5...g5?? ou g6?? 6.Ta1 mat.
e) 5... Da5 ou Da6 ou Da7 ou De4 ou Dd5 ou Dc6 ou Db7 6.Ta1+, Dame s’interpose sur la première rangée 7.Tour prend Dame, échec et mat !
Eh oui, ce coup Ta1+ est mortel ! Il faudrait pouvoir l’empêcher avec la dame. Notez bien que, s’il n’y avait pas ce fichu pion en g7, les Noirs joueraient 5...Dh8!! et il n’y aurait plus de mat possible par 6.Ta1+ car la tour serait en prise et les Noirs gagneraient après 6...Dh8xTa1!! Vous comprenez maintenant pourquoi le roi blanc a souverainement et majestueusement ignoré le pion g7 lors de son premier coup. Il fallait que ce dernier continuât à obstruer la diagonale a1-h8 !!
Astucieux, feu Josef MORAVEC, non ? J
Mais ce n’est pas fini ! Ce n’était là que le hors-d’œuvre ! Le dessert est joli aussi. J
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5.Rg3!! (seul coup gagnant) h1C+(!) (meilleure défense, qui va prolonger longtemps la résistance)
6.Rf3!! (seul coup gagnant) g4+(!) (meilleure défense, qui va prolonger longtemps la résistance, car elle sauve le cavalier, au moins provisoirement)
7.Rxg4!! (seul coup gagnant) Cf2+(!) (meilleure défense, qui va prolonger longtemps la résistance)
8.Rf3!
Ce n’est pas le seul coup gagnant car, selon Komodo, 8.Rg3(!) gagne aussi, mais c‘est beaucoup plus long. En tant qu’étude, donc, il y a dual : on peut gagner en jouant 8.Rf3! ou en jouant 8.Rg3(!).
En tant que problème, il n’y aurait pas dual puisque ce second coup met beaucoup plus te temps pour gagner (voir en début d’article la cinquième et meilleure définition du dual, due à monsieur Alain BIÉNABE).
8...Cd3(!) (meilleure défense, qui va prolonger longtemps la résistance)
Et maintenant, il y a huit coups de tour qui gagnent. Pas tous à la même vitesse, mais, plus loin encore dans la solution il y a sans doute des coups blancs équivalents qui matent aussi vite (le mat a lieu vers le 30ème coup, un peu comme dans mon étude) car ça se termine par "roi + tour contre roi", une finale bien connue pour ses nombreux plurials.
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La première beauté de cette étude de feu Josef MORAVEC, c’est la clé car tous les "pousseurs de bois" du monde échiquéen (et même bien des champions, j’en suis sûr) auraient joué 1.Rxg7, coup tellement tentant, mais qui ne permet pourtant pas de gagner ! Il s’ensuit une partie nulle : 1.Rxg7? h4 2.Rg6 h3 3.Rg5 h2 4.Txh2 Rxh2 et partie nulle : ½–½
La seconde beauté de cette étude, c’est qu’on arrive à une finale "tour contre cavalier" ; or cette finale est généralement nulle. Mais il y a des exceptions quand les roi et cavalier noirs sont mal placés. Et ce petit coquin de feu Josef MORAVEC a bien étudié cette position et IL A VU que les Blancs finiraient par gagner. Mais ça va être long ! Et je puis vous assurer que, sans ordinateur (1913), il a dû passer beaucoup de temps pour s’assurer que le camp de la tour (les Blancs) finirait par gagner !
Donc : une étude avec dual, trial et même sans doute plurials vers la fin.
Mais il faut bien accepter ces "faiblesses" ou alors se priver de cette magnifique étude avec sa clé formidable et sa fin délicate !
En plus, cette étude est "didactique", car elle montre qu’il ne faut pas toujours systématiquement « ratisser tout le bois qui traîne » !
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Conclusion sur les études en général (suite à l’exemple ci-dessus) : l’énoncé d’une étude (de gain mais ce serait pareil pour les études de nulle, dont je montrerai un exemple dans le dernier article du présent blog) étant « Les Blancs jouent et gagnent », SANS PRÉCISION SUR LE NOMBRE DE COUPS, l’apparition, dans la variante principale de la solution, d’un autre coup permettant le gain, constituera donc un dual, et ce, même si ce gain s’avère plus long avec ce second coup qu’avec le premier.
Toutefois je ferai une distinction entre un dual formé de deux coups permettant un gain aussi rapide et un dual formé de deux coups dont l’un ne permet pas un gain aussi rapide.
Dans le premier cas, je parlerai de « dual absolu ».
Dans le second cas, je parlerai de « dual relatif ».
Exemple de dual relatif : le huitième coup des Blancs dans l’étude ci-dessus : 8.Rg3(!) gagne aussi, mais c‘est beaucoup plus long que 8.Rf3!.
Exemples de dual absolu : toutes les possibles interversions de coups, dans n’importe quel(le) problème ou étude.
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Conclusion sur mon étude : on va trouver un dual à partir du septième coup des Blancs.
Dans la pratique, c’est le cas de la fin de (au moins ! J) 99% des études de gain : il y a des duals et très souvent des plurials vers la fin si on veut aller jusqu‘au mat (ce qui n'est pas demandé).
Sinon, on en fait en général un problème : ça m’est arrivé : j’avais voulu composer une étude, mais l’absence de duals jusqu’au mat me l’a fait transformer en un « mat en 17 coups ». Ça restait aussi toutefois une étude, vu que sur tout autre premier coup que la clé, non seulement les Blancs ne gagnaient pas en 17 coups, mais ils ne gagnaient pas du tout, n’obtenant au mieux que la nulle !
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Revenons à mon étude, thème de ce blog : il y a en effet deux manières de gagner : soit on pousse d’abord le pion c7, soit on pousse d’abord le pion g5. Le plan est le même et les coups de chaque camp sont les mêmes, les deux méthodes se rejoignant au plus tard au 12ème coup ; mais bon, il y a deux possibilités de jouer au 7ème coup pour les Blancs et de gagner les deux fois.
On va d’ailleurs retrouver des suites très analogues à celles qu’on a étudiées dans l’article précédent (N°5), avec le coup : 2...c5(?). Sauf que la résistance des Noirs sera encore plus forte.
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Rédacteur du présent blog :
Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949, domicilié à Clermont-Ferrand
Contact : cathignol@laposte.net
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Édition corrigée du jeudi 30 mars 2017 à 19h28
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