Auteur : 1981Themes64
Date de création : 04-03-2017
1) Étude parue dans Thèmes 64 en 1981, par Pierre-Antoine CATHIGNOL
Il existe sur terre un domaine où l'on ne rencontre AUCUNE femme : c'est celui des problèmes d'échecs. Donc, pour les messieurs, et uniquement pour eux J, voici :
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Dans les problèmes d’échecs (au sens large) on distingue plusieurs catégories, et, souvent, dans les revues spécialisées (il n’y en a plus qu’une en France, je crois : "Phénix"), on classe les problèmes en plusieurs genres, dont voici quelques-uns :
— Les deux-coups.
— Les trois-coups.
— Les multicoups.
— Les études.
— Les problèmes d’analyse rétrograde.
— Les mats aidés.
— Les mats inverses.
— Les problèmes avec des pièces féeriques.
— Etc., etc. (certaines des catégories ci-dessus ont d’ailleurs des subdivisions).
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Je suis surtout connu pour mes multicoups, mais j’ai aussi composé des mats aidés, des problèmes avec pièces féeriques, un (seul J) "deux-coups", ainsi que des problèmes "spéciaux" où il y a un "truc" à deviner, jouant sur les règles du jeu d’échecs, et publiés dans des revues auvergnates.
J’ai aussi composé un "mat en un nombre infini de coups" sur un échiquier infini, totalement inédit que je publierai peut-être un jour sur Internet.
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Je ne suis pas très connu en tant qu’étudiste ; il faut dire que j’ai composé assez peu d‘études. Voici la plus célèbre, qui est une étude de gain (il existe des études de nulle), publiée en 1981 dans la défunte revue "Thèmes 64".
Elle n’avait pas eu un grand succès à l’époque (j’avais quand même gagné un livre, la seule chose que j‘aie jamais gagné en tant que problémiste, tous mes autres prix ayant été purement honorifiques) mais son aspect didactique a fini par la rendre célèbre et on la retrouve publiée sur Internet dans de nombreuses langues (anglais, espagnol, allemand, néerlandais, russe, islandais et sans doute bien d’autres). Elle a paru dans au moins deux livres [un livre anglais que je possède ("Endgame Magic"), et un livre espagnol que je ne possède pas] et a fait la couverture d’une revue échiquéenne néerlandaise il y a bien longtemps de cela.
La voici :
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Pierre-Antoine CATHIGNOL, Thèmes 64, 1981
9+9 +
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Pour ceux qui l’ignoreraient, "9+9" signifie qu’il y a 9 pièces blanches et 9 pièces noires, et le signe "+" signifie :
« Les Blancs jouent et gagnent ».
Et, ce qu’il faut trouver, c’est la clé (le premier coup blanc, seul coup qui permette de gagner), le plan des Blancs, et la liste des principales suites possibles selon les réponses noires.
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Dans une "étude" (mot très mal choisi, selon moi, mais bon…) on ne demande pas en combien de coups les Blancs vont gagner. Et pour cause ! 36 ans après sa publication, je n’en sais toujours rien et les meilleurs logiciels d’échecs non plus. Il faut sans doute environ 30 coups ou un peu plus pour mater le roi noir, mais c’est sans grande importance de savoir le nombre exact de coups. L’important est de démontrer que les Blancs gagnent.
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Note : la position est légale, c’est-à-dire qu’elle peut découler d’une vraie partie d’échecs. Dans la pratique, depuis que ce jeu a été inventé, je suis sûr à 99% que jamais une telle position ne s’est présentée. C’est trop invraisemblable. Sans les pions noirs et blancs des colonnes "d" ou "e", oui, ça a pu arriver. Mais peu importe. Voici donc un exemple de partie qui aboutit à ce diagramme, avec trait aux Blancs (on peut faire plus court, bien sûr) :
1.d4 d6 2.e4 g6 3.Fc4 Fh6 4.Fxh6 Cxh6 5.Cf3 Fe6 6.Cg5 Dd7 7.Fxe6 Dxe6 8.Ca3 Ca6 9.Cb5 c6 10.Cc7+ Rf8 11.Cxa8 f6 12.Cf7 Dg4 13.Cxh8 Dxd1+ 14.Txd1 e6 15.Cf7 Cxf7 16.Cc7 Ch6 17.Cxa6 Cf5 18.Cc7 Cg3 19.Ce8 Cxh1 20.f4 Cf2 21.g4 Cxd1 22.Rxd1 Rxe8 23.c4 b6 24.b4 a6 25.a4 h6 26.Re1 Rf8 27.Rf1 Rg8 28.h4 Rf8 et diagramme ci-dessus, avec trait aux Blancs.
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J'utiliserai les symboles habituels des parties d'échecs :
! = bon coup
!! = coup excellent
? = mauvais coup
?? = très mauvais coup
!? = coup qui mérite l'attention
?! = coup douteux
Mais bon, ils n'auront pas toujours ces significations-là très précisément, vu, entre autres raisons, qu'un des deux camps est gagnant et l'autre perdant. D'où des parenthèses, souvent.
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Voici maintenant la solution (on verra les commentaires plus tard, dans des articles à paraître) :
1.d5!! exd5(!)
2.exd5!! cxd5(!)
3.a5!! bxa5(!)
4.b5!! axb5(!)
5.cxb5!! Re7(!)
6.b6!! Rd7(!)
7.g5(!) fxg5(!)
8.h5(!) gxh5(!)
9.f5(!) a4(!)
10.b7!! Rc7(!)
11.f6(!) a3(!)
12.f7(!) a2(!)
13.b8D+!! Rxb8(!)
14.f8D+!! etc. et les Blancs ramassent tous (parfois il en reste un ou deux, peu importe) les pions noirs avec leur dame puis matent le roi noir.
Bilan des pions des Blancs : 2 échanges, CINQ SACRIFICES, et le 8ème pion qui va à dame.
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Note : ci-dessus :
a) Pour les Blancs :
!! signifie : seul coup gagnant (= autrement les Blancs font nulle ou perdent).
! signifie : coup gagnant le plus rapide.
(!) signifie : un des coups gagnants les plus rapides.
b) Pour les Noirs :
(!) signifie : coup le plus résistant. Il y a de petites nuances, que l’on étudiera plus tard. Mais je ne peux pas mettre un point d’exclamation pur à un coup perdant, ça ne se fait pas ; et les coups des Noirs le sont tous, bien sûr. D’où mes parenthèses.
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La suite peut être (c'est un exemple) :
14...Rb7 15.Dg7+ Rc6 16.Da1 h4 17.Dxa2 h3 18.Df2 h5 19.Re2 h4 20.Rd3 Rd7 21.Rd4 Re6 22.De3+ Rf5 23.Df3+ Re6 24.Dxh3+ g4 25.Dxg4+ Rf6 26.Dxh4+ Re6 27.Df4 Rd7 28.Rxd5 Rc7 29.Db4 Rd7 30.Db7+ Re8 31.Re6 Rf8 32.Df7#
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Note : on peut aussi jouer (interversion de coups) :
7.b7! Rc7(!)
8.g5!! fxg5(!)
9.h5!! gxh5(!)
10.f5!! a4(!)
Et même suite que ci-dessus, du moins pour les variantes les plus résistantes.
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Fiche technique de cette étude :
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1) Elle est parue dans les inédits du numéro 104 de "Thèmes 64", daté d'octobre-décembre 1981 ; en page 2037 sous le numéro 3897.
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2) Sa solution est parue dans le numéro 106 de "Thèmes 64", daté d'avril-juin 1982, en page 2088. Le responsable (anonyme) de la chronique a écrit ce petit commentaire :
« Il est curieux que seul ce coup gagne. »
Puis il a donné la solution et la réfutation des 12 essais (les Blancs disposent en effet de 13 coups possibles au départ) en s'en tenant au premier coup noir pour chaque essai.
L'identité des éventuels solutionnistes ne fut pas précisée.
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3) Enfin, dans le numéro 109 de janvier-mars 1981 furent jugées les 20 études de 1981. Le juge était feu Jan Hendrik MARWITZ, né en 1915, problémiste néerlandais nommé par la FIDE (Fédération Internationale Des Échecs) « juge international pour la composition » en 1959. Il décerna 3 prix, 4 mentions d'honneur et 1 recommandé : mon étude. J'ai donc été classé 8ème sur 20 ! J Son commentaire fut le suivant :
« Une construction fondée essentiellement sur la théorie des finales avec une clé remarquable ! »
Bon, 8ème sur 20, ce n'est pas terrible. Mais bon, il y en avait quand même 12 derrière moi ! J L
Et donc, étant primé (même si j'étais le dernier), j'ai reçu un bouquin écrit en italien que... je n'ai jamais lu ! Je comprends que cette revue ait coulé (après 28 ans ou un peu plus d'existence quand même) car quand on n'a comme seules ressources financières que 100 ou 200 abonnés maximum (pas de publicité : qui irait en mettre ?) et qu'on se permet d'offrir des cadeaux pour les compositeurs primés, ben, niveau budget, y a comme un problème ! J L
Mais ces gens-là sont des passionnés ! Souvent les directeurs de ces revues de problèmes y sont de leur poche. Car il n'y a aucune publicité, bien sûr. Et le tirage, ça doit être 200 exemplaires ou environ. Rien à voir avec la grande revue de jeu d'échecs qu'est Europe-Échecs, composée de professionnels du jeu d'échecs gagnant bien leur vie !
Si une femme pouvait voir tout ce qui se publie en fait de problèmes d'échecs, elle s'enfuirait en courant et en jurant solennellement que jamais, au grand jamais, elle n'épouserait un problémiste ! C'est d'ailleurs ce qui m'est arrivé ! L
Moi, misogyne ? Mais comment avez-vous su ? Euh, je veux dire : « Mais pas du tout ! » (ou si peu J)
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J'appris par hasard en lisant un quotidien de Narbonne en date du mercredi 8 août 1984 que mon étude avait (je cite) « eu les honneurs de la presse soviétique ». Le journaliste, décidément bavard J, précisait encore :
« En effet la revue officielle de la Fédération soviétique des échecs a dans son numéro de novembre 1983 publié l'une des compositions de cet auteur accompagnés d'éloges flatteurs. Ce sont les organisateurs narbonnais qui ont appris cette nouvelle au Clermontois. » (fin de citation). Effectivement, l'organisateur du tournoi était venu me voir la veille pour m'informer de cela. Ce gars-là était russophone et lisait cette revue soviétique ! Ahurissant, car en plus il avait retenu mon nom ! J
Ah, c'est mon père qui aurait été heureux, lui qui était communiste !
Évidemment, ça a donné une sacrée publicité à mon étude, qui donc, depuis, a fait le tour du monde via Internet.
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— Note : quand deux ou plusieurs coups sont possibles, avec même suite, je les souligne. Ce n’est pas parce qu’ils sont plus importants que les autres, c’est pour que mon texte soit plus lisible.
— Note : j’essaie de mettre en caractères gras les suites principales et le reste en maigre mais ce n’est pas toujours aussi facile à dire qu’à faire. D’où des exceptions, parfois.
De même j’essaie de mettre les bons coups en vert et les mauvais coups en rouge, avec là encore parfois quelques exceptions. Les coups "naturels" (= clairement logiques) restent souvent en noir.
— Note : je citerai souvent le logiciel Komodo. Les logiciels d’échecs NE COMPRENNENT RIEN L à ce qu’ils jouent mais ILS NE SE TROMPENT PAS SOUVENT J (du moins dans ces positions pas trop compliquées où il n'y a pas de figures, excepté les rois bien sûr).
Je citerai aussi le logiciel Alybadix (plus précisément le logiciel Matebadix, son programme pour les résolutions de mats directs orthodoxes), qui, lui, ne se trompe JAMAIS ! J
— Note : j’espère que mes copier/coller sont tous corrects. Je me relis beaucoup mais ce n’est jamais assez ! L
Prière donc de me signaler d’éventuelles aberrations, dues (ou non !) à un mauvais placement d’un copier/coller. L
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Rédacteur du présent blog :
Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949, domicilié à Clermont-Ferrand.
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Pour tout contact : cathignol@laposte.net
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Édition complétée et corrigée du vendredi 21 avril 2017 à 23h09
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