Cet article traite des essais (= premiers coups blancs infructueux) de mon étude parue en octobre-décembre1981 dans la défunte revue "Thèmes 64".
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— Note : quand deux ou plusieurs coups sont possibles, avec même suite, je les souligne. Ce n’est pas parce qu’ils sont plus importants que les autres, c’est pour que mon texte soit plus lisible.
— Note : j’essaie de mettre en caractères gras les suites principales et le reste en maigre mais ce n’est pas toujours aussi facile à dire qu’à faire. D’où des exceptions, parfois.
De même j’essaie de mettre les bons coups en vert et les mauvais coups en rouge, avec là encore parfois quelques exceptions. Les coups "naturels" (= clairement logiques) restent souvent en noir.
— Note : je citerai souvent le logiciel Komodo. Les logiciels d’échecs NE COMPRENNENT RIEN L à ce qu’ils jouent mais ILS NE SE TROMPENT PAS J (du moins dans ces positions pas trop compliquées où il n'y a pas de figures, excepté les rois bien sûr).
— Note : j’espère que mes copier/coller sont tous corrects. Je me relis beaucoup mais ce n’est jamais assez ! L
Prière donc de me signaler d’éventuelles aberrations, dues (ou non !) à un mauvais placement d’un copier/coller. L
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I.) D’abord, quel doit être le plan des Blancs ?
Malgré l’allure un peu symétrique des positions des deux camps, les Blancs ont un clair avantage : leurs pions sont sur leur troisième rangée tandis que les pions noirs ne sont que sur leur deuxième rangée. D’où l’idée du camp blanc : manœuvrer pour faire passer un de leurs pions à travers les lignes adverses, quitte à en sacrifier d’autres, quitte aussi à ce qu’un ou plusieurs pions noirs passe(nt) au travers des lignes adverses blanches, puisque notre pion blanc arrivera le premier vu qu’il est déjà plus avancé d’une case au départ. Après quoi, si les Noirs pouvaient damer juste après, ils obtiendraient (au moins) la nulle, vu leur avantage matériel (plus de pions). Mais les Blancs vont manœuvrer de façon à damer sur échec, empêchant une promotion noire en écho à la promotion blanche. Puis la dame blanche ramassera tous les pions noirs et matera le roi noir à l’aide du roi blanc. À noter que, dans centaines variantes (défenses noires), il ne sera pas forcément nécessaire de capturer tous les pions noirs avant de mater, peu importe.
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II.) Ensuite, comment manœuvrer ?
Ce n’est pas évident car, sur tous les premiers coups sauf bien sûr la clé, les Noirs vont pouvoir tout bloquer au centre et la partie sera nulle. Ou alors ils parviendront à créer une position avec des pions passés (le plus souvent deux pions passés et liés) incapturables sous peine de promotion noire (en général par un de ces deux pions). Dans ces deux cas, ils obtiendront la nulle.
Voici donc les essais, c’est-à-dire en terme de problémiste, les premiers coups des Blancs insuffisants pour gagner et qui conduisent tous à une partie nulle (voire à une défaite des Blancs si ceux-ci s’obstinent de façon trop intrépide).
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Note linguistique : un camp est en zugzwang si le fait de jouer va le faire perdre, alors que, s’il pouvait ne pas jouer et passer son tour, il ne perdrait pas (expression employée aussi pour un camp qui pourrait gagner et que le zugzwang va contraindre à se contenter d’annuler). Ce mot allemand n’a pas de traduction ; il a été adopté dans toutes les langues. Un peu comme l’expression française « J’adoube », qui se dit pareil dans toutes les langues. Voilà ; vous avez appris un peu de chinois et de swahili en lisant ces lignes. J
Une anecdote : en 2000, lors du championnat du monde, Garry KASPAROV, le tenant du titre, réajusta une de ses pièces sur sa case au cours de la partie, et, comme il se doit, dit « J’adoube » (en français, donc) à son adversaire, son futur vainqueur, un autre Russe, Vladimir KRAMNIK. Lequel lui répondit : « Je vous en prie ! ». EN FRANÇAIS AUSSI ! J J
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1) 1.Roi blanc joue (5 coups possibles)
L’idée est d’aller soutenir les pions blancs pour en promouvoir un. En général en effet, un pion ne parvient pas tout seul à promotion dans une finale de pions comme ici car il trouve en face de lui le roi adverse qui l’arrête et le capture. Il a besoin d’être soutenu par son propre roi.
Mais là ce n’est pas possible car si le roi joue, que ce soit en e2, ce qui paraît le plus logique, car il se rapproche au mieux de ses pions, ou bien ailleurs, les Noirs répliquent 1...d5!! Et la partie sera bientôt nulle, souvent par blocage des pions, parfois autrement.
Exemple :
1.Re2?, d5! Et maintenant plusieurs suites possibles. Je donne celles qui m’ont paru intéressantes, tout en ne négligeant aucun 2ème coup blanc.
Par exemple :
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A) 2.exd5 exd5 Puis :
— A1) 3.a5 b5 (menace 4...bxc4! ou 4...dxc4! avec des pions liés incapturables) 4.cxb5 cxb5 (ou 4.cxd5 cxd5 qui aboutit à la même position) 5.g5 hxg5 6.hxg5 f5 et partie nulle : tout est bloqué. On ne pourrait même pas perdre si on le voulait, désormais ! Les Blancs auraient certes pu faire une percée à l’aile roi, mais… ils auraient perdu ! Par exemple :
6.f5?? gxh4! 7.fxg6 Rg7 8.Rf3 f5 9.Rf4 Rxg6 10.Re5 (10.Rf3 Rg5! et les Noirs gagnent très aisément) h3 etc. Ce pion "h" va à dame.
Le roi noir n’est en effet plus obligé d’aller courir à l’aile dame comme dans la solution (voir article N°1). Il reste à l’aile roi, prêt à capturer tout pion noir qui s’y aventurera.
Note : si le roi blanc avait choisi d’aller en g2 au premier coup, les Blancs auraient perdu quand même s’ils s’étaient obstinés à sacrifier un pion à l’aile roi :
1.Rg2 d5!! 2.exd5 exd5 3.a5 b5 4.cxb5 cxb5 5.g5 hxg5 6.f5?? gxh4! 7.fxg6 Rg7 8.Rh3 f5 9.Rxh4 Rg6 10.Rh3 Rg5 11.Rg3 f4+ 12.Rf3 Rf5 13.Rf2 Re4 14.Re2 Rxd4 15.Rf3 Rc3 16.Rxf4 d4 et ce pion "d" est inarrêtable.
Mais bien entendu, que le roi blanc soit en e2, en g2 ou ailleurs, les Blancs peuvent annuler en bloquant tout à l’aile roi comme ce fut fait à l’aile dame. Il leur faut être sage, voilà tout.
— A2) 3.b5 cxb5 (menace 4...bxa4!, très désagréable) 4.cxb5 axb5 5.axb5 g5 6.fxg5 fxg5 7.hxg5 hxg5 etc. partie nulle. Aucun des deux camps ne peut plus perdre, même en jouant mal : tout est bloqué.
— A3) 3.c5 b5 4.axb5 axb5 etc. De nouveau l’aile dame est bloquée : partie nulle. Et, comme ci-dessus, si les Blancs veulent se créer un pion passé à l’aile roi, au lieu d’être sage et de tout bloquer, ce sont eux qui vont perdre car le roi noir bloquera puis capturera ce pion passé puis soutiendra les deux (ou parfois trois !) pions passés noirs issus du sacrifice blanc et ce sont eux qui iront à dame. Un exemple :
5.g5 fxg5 : rien de dramatique pour les Blancs s’ils ont la sagesse de jouer 6.fxg5 :
6...hxg5 7.hxg5 Rf7 8.Rf3 Re6 9.Rg4 et chaque roi empêche l’autre de passer dans le camp adverse. Partie nulle.
Mais donc il ne faut surtout pas jouer :
6.h5?? qui offre un pion passé aux Blancs mais qui perd. Par exemple :
6...gxh5 7.f5 Rf7 8.Rf3 Rf6 et les Blancs ne peuvent plus empêcher 9.Rxf5, croquant le pion passé avec gain noir rapide.
— A4) 3.cxd5 cxd5
Là encore, l’aile dame va se bloquer et les Blancs ne pourront pas gagner à l’aile roi pour les raisons évoquées ci-dessus (présence du roi noir qui empêche toute promotion blanche).
— A5) 3.f5 ce coup n’amène rien : 3...gxf5 4.cxd5 cxd5 5.gxf5 et rapidement partie nulle.
— A6) 3.g5 ce coup n’amène rien : 3....h5 4.c5 b5 et rapidement partie nulle.
— A7) 3.h5 ce coup n’amène rien : 3....gxh5 4.cxd5 cxd5 5.gxh5 f5 et rapidement partie nulle.
— A8) 3.Rd3 Voilà un coup un peu plus original. 3...dxc4+ doit annuler aussi (selon Komodo) mais alors le roi blanc a du jeu, inutile de lui en donner. D’où : 3...b5!, coup qui menace bxa4, bxc4+ et dxc4+, et qui oblige les Blancs à fermer l’aile dame.
Exemple :
4.axb5 axb5 5.cxb5 cxb5. Après quoi la partie est clairement nulle, vu ce qu’on a étudié ci-dessus.
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B) 2.cxd5 cxd5! Après quoi les pions des colonnes "a" et "b" vont se neutraliser et la suite se jouera sur les colonnes "e" à "h".
Je ne vais pas tout redétailler car il est clair que le roi noir est très bien positionné pour capturer un pion blanc qui, au prix d’un ou deux sacrifices de ses collègues, franchirait le barrage noir.
On va toutefois avoir quelques nouveaux cas de figure et je vais donc encore donner quelques exemples :
— B1) 3.exd5 exd5! et rapidement partie nulle. Voir les schémas du paragraphe A ci-dessus
— B2) 3.e5 f5! Les Noirs bloquent tranquillement le jeu. Comme 4.gxf5 gxf5 et 4.g5 h5 conduisent à une nulle très claire, les Blancs peuvent essayer de pêcher en eau trouble par 4.h5?? Mais là ils perdent, après : 4...fxg4! 5.hxg6 etc. Le pion blanc passé g6 sera vite capturé tandis que le pion noir passé g4 va être soutenu par le pion "h" avancé en h5 et va former avec lui un duo incapturable. Voici une suite possible où les Blancs réussissent à se créer un pion passé protégé en e5 mais perdent quand même à cause de trois pions noirs liés sur les colonnes "f", "g" et "h", inarrêtables :
5...Rg7 6.f5 exf5 7.Re3 Rxg6 8.Rf4 h5 9.Rg3 Rg5 10.Rg2 h4 11.Rf2 h3 12.a5 b5 13.Rg3 f4+ 14.Rh2 Rf5! (ce coup met les Blancs en zugzwang : il leur faut jouer, c’est leur tour, et, soit ils poussent le pion e5 en e6 que le roi noir capture aussitôt, soit ils reculent leur roi, ce qui permet aux pions noirs de continuer à avancer) 15.Rg1 g3 16.Rf1 h2 17.Rg2 f3+ 18.Rxf3 h1D+ 19.Rxg3 (« autant mourir le ventre plein », lit-on souvent dans les revues d‘échecs J) etc.
— B3) 3.f5 gxf5! 4.gxf5 dxe4 5.fxe6! (tout autre coup est perdant) Re7 6.d5 f5. Cela conduit vite à une partie nulle mais là, donc, on a un équilibre dynamique et non statique. Pour parler plus clairement : les deux rois peuvent se promener mais le roi blanc ne devra jamais prendre le pion f5 sinon il ne rattraperait jamais le pion noir e4 qui irait à dame. Et, symétriquement, le roi noir ne devra jamais prendre le pion d5 sinon il ne rattraperait jamais le pion noir e6 qui irait à dame. Certes les Blancs ont un avantage d’espace vu que leurs deux pions liés d5 et e6, qui se protègent l’un l’autre directement et indirectement, sont plus avancés que les deux pions noirs liés f5 et e4, qui se protègent l’un l’autre directement et indirectement (ce qui est logique vu l’avance initiale des pions blancs sur les pions noirs) mais c’est trop peu pour espérer gagner. Exemple :
7.Re3 Rd6 8.h5 Re7 9.Rf4 Rd6 10.a5 (10.Rxf5?? e3! 11.Rf6 e2! 12.e7 e1D! et les Noirs gagnent !) b5 11.Re3 Re7 12.Rd4 Rd6 et très vite partie nulle par triple répétition de position, les Blancs ne pouvant jouer que leur roi, et sur les cases d4, e3 et f4, et les Noirs ne pouvant jouer que leur roi, et sur les cases d6, e7 et f6 : 13.Re3 Re7 14.Rf4 Rf6 15.Re3 Re7 ½–½ (triple répétition de position)
— B4) 3.g5 f5! Les menaces 4...d5xe4! ou 4...f5xe4! avec un pion passé PROTÉGÉ en e4 (donc incapturable et très dangereux) obligent les Blancs à se défendre sur ce lieu et cela conduit vite à une partie nulle : 4.exd5 exd5 et les Blancs n’ont plus rien à exploiter, mis à part la prise en h6 qui conduit aussi à une partie nulle :
5.gxh6 Rg8 6.b5 axb5 7.axb5 Rh7 8.Rf3 Rxh6 9.Rg3 Rh5 10.Rh3 etc.
— B5) 3.h5 gxh5! et les Blancs ne retirent rien de leur manœuvre : 4.exd5 exd5 5.gxh5 f5 et les deux rois sont séparés pour toujours, chacun dans leur camp : partie nulle.
— B6) 3.Rf3 (ou Re3 ou Rd3) f5! Ce coup menace d5xe4(+)! ou f5xe4(+)! avec un pion passé PROTÉGÉ en e4 (donc incapturable et très dangereux) et oblige les Blancs à une réponse conduisant très vite vers la nulle :
4.exd5 (4.e5 h5! égalité aussi) exd5 (ou 4.exf5 exf5 qui conduit à la même position) puis 5.g5 h5 et partie nulle.
Là encore les Blancs avaient la possibilité de tenter de pêcher en eau trouble par 5.h5?? Mais là encore ils perdent, après 5...Rg7! 6.gxf5 gxh5! et les Noirs ont l’avantage d’avoir leurs pions sur la colonne "h" éloignée, ce qui va leur procurer un gain aisé : 7.Rg3 Rf6 8.Rh4 Rxf5 9.Rxh5 Rxf4 10.Rxh6 Re4 et le roi blanc ramasse tout et conduit un de ses pions à dame.
Possible aussi, toujours perdant pour les Blancs, et pour la même raison (le pion "h" est éloigné) :
6.Rg3 fxg4 7.Rxg4 gxh5+ 8.Rxh5 Rf6 9.Rg4 h5+ 10.Rg3 Rf5 11.Rf3 h4 12.a5 b5 13.Re3 h3 14.Rf3 h2 15.Rg2 h1D+ 16.Rxh1 Rxf4 17.Rg2 Re4 18.Rf2 Rxd4 19.Re2 Rc3 20.Re1 Rc2 21.Re2 d4 et le pion "d" va à dame. Perd aussi :
20.Rd1 d4 21.Rc1 d3 22.Rd1 d2 et zugzwang bien connu des joueurs de finales : le roi blanc doit quitter la case d1, 23.Re2 étant le seul coup légal, ce qui permet la "finition" : 23...Rc2! 24.Roi blanc joue, d1D(+)! etc. : 0-1
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C) 2.a5 bxa5! et les Noirs annulent sans difficulté : 3.bxa5 dxe4 4.c5 f5 5.g5 h5 et tout est bloqué.
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D) 2.b5(!) [un coup très fort même s’il ne gagne pas, sur des réponses noires idéales (voir plus bas, dans tout ce paragraphe) ; déjà : menace 3.bxa6! qui gagne très vite car ce pion va à dame] cxb5!!, seul coup noir permettant d’annuler. En effet :
2...axb5?? 3.c5!! gagne. On aurait ensuite :
3.…Re7 ou Re8 (sinon le pion c5 prend en b6 et va à dame vu que, sur 3...b6xc5 c’est le pion a4 qui va à dame) 4.cxb6 Rd7 ou Rd8.
Puis, quelques exemples de gain blanc :
— 5.axb5 cxb5 6.g5 hxg5 7.exd5 exd5 8.b7 Rc7 9.f5 gxf5 10.h5 b4 11.h6 b3 12.h7 b2 13.b8D+ Rxb8 14.h8D+ Rc7 15.Dh1 g4 16.Db1 f4 17.Dxb2 f3+ 18.Rf2 etc. 1-0
— 5.axb5 cxb5 6.e5 fxe5 7.h5 gxh5 8.g5 hxg5 9.fxg5 h4 10.b7 Rc7 11.g6 h3 12.g7 h2 13.b8D+ Rxb8 14.g8D+ etc. 1-0
— 5.a5 g5 6.a6 Rc8 7.hxg5 hxg5 8.e5 fxe5 9.fxg5 exd4 10.a7 d3+ 11.Rxd3 Rb7 12.g6 b4 13.g7 b3 14.g8D b2 15.a8D+ Rxb6 16.Dgd8+ Rc5 17.Daa5 mat.
Mais, après 2...cxb5!!, il n’y a pas de gain blanc. Exemple :
3.axb5(!) axb5!! (seul coup noir permettant d’annuler) 4.cxd5(!) exd5!! (seul coup noir permettant d’annuler) 5.e5(!) (5.exd5?? perdrait car les pions doublés noirs sont plus éloignés du roi adverse que les pions doublés blanc : 5...Re7! gagnerait) fxe5! (5...h5! annule aussi) 6.fxe5(!) h5!! (seul coup noir permettant d’annuler) 7.gxh5(!) gxh5!! (seul coup noir permettant d’annuler) 8.Rd2 ou Rd3 Re7 ou Re8 9.Rc3(!) Rd7!! (seul coup noir permettant d’annuler) 10.Rb4(!) Rc6!! (seul coup noir permettant d’annuler) 11.e6(!) Rd6! (seul coup noir permettant d’annuler) 12.Rxb5 Rxe6! (seul coup noir permettant d’annuler) 13.Rxb6 Rf5! (seul coup noir permettant d’annuler) 14.Rc6(!) (surtout pas 14.Rc5?? car alors 14...Re4!! et les Blancs, en zugzwang, perdraient le pion d4 et la partie) Rg4!! (seul coup noir permettant d’annuler) (surtout pas 14...Re4?? car alors 15.Rc5!! et les Noirs, en zugzwang, perdraient le pion d5 et la partie) 15.Rxd5 Rxh4 (seul coup noir permettant d’annuler) 16.Re5 (par exemple) Rg3 (par exemple) puis 17.d5 h4 18.d6 h3 19.d7 h2 20.d8D h1D égalité.
Il n’y a pas moyen de gagner pour les Blancs malgré l’avantage du trait. Ainsi, sur 21.Dg8+ (coup intéressant), les Noirs ne vont pas jouer les mauvais coups 21...Rf3?? ou 21...Rh4?? qui perdraient la dame et la partie après un échec blanc bien placé (respectivement 22.Da8+!! et 22.Dh8+!!) mais 21...Rh3! ou 21...Rh2!, et les Noirs assurent définitivement leur sécurité.
— Note : ci-dessus les Noirs ne doivent surtout pas jouer 6...g5?? car le roi noir ne pourrait plus contre-attaquer à l’aile roi, devenue inaccessible) : 7.hxg5 hxg5 8.Rd2 Re7 9.Rc3 Rd7 10.Rb4 Rc6 11.e6! Rd6 12.Rxb5 Rxe6 13.Rxb6 puis :
a) 13...Rf6 ou Rd7 ou Re7 ou Rf7 14.Rc5! Re6 15.Rc6! (met les Noirs en zugzwang) et les Blancs gagnent le pion d5 et la partie.
b) 13...Rd6 14.Rb5! Rd7 ou Re7 15.Rc5! Re6 16.Rc6! (met les Noirs en zugzwang) et les Blancs gagnent le pion d5 et la partie.
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E) 2.c5 b5! et les Noirs n’ont plus de souci, ayant bloqué l’aile dame.
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F) 2.e5 dxc4! égalité. Par exemple : 3.exf6 Rf7 4.g5 b5 5.axb5 axb5 6.Re3 h5 et tout est bloqué. Partie nulle.
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G) 2.f5 gxf5! égalité. Par exemple : 3.cxd5 cxd5 4.exf5 exf5 5.gxf5 h5 et tout est bloqué. Partie nulle.
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H) 2.g5 fxg5! égalité. Par exemple : 3.cxd5 cxd5 4.fxg5 hxg5 5.hxg5 Re7 6.exd5 exd5 7.Rf3 Re6 8.Rf4 b5 9.a5 Rd6 et les Blancs ne vont pas plus loin.
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I) 2.h5 gxh5! égalité. Par exemple : 3.exd5 exd5 4.cxd5 cxd5 5.gxh5 f5 et tout est bloqué. Partie nulle.
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J) 2.Rd3 ou Re3 ou Rf3 b5! (empêchant toute percée à l’aile dame et menaçant 3...dxc4). Partie nulle. Par exemple :
3.axb5 axb5 4.cxd5 cxd5 5.g5 (5.f5 Rxf5! =) Rg7 etc.
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Conclusion : 1...d5! est donc une réfutation de l’essai 1.Re2? et aussi des autres coups de roi, qui ne sont pas meilleurs.
Il est possible qu’il y ait une ou deux autres réfutations. Peut-être 1...g5 par exemple, qui semble convenir aussi (selon Komodo). Je ne sais pas, peu importe car une seule réfutation suffit. Ceci dit, cela ne m’étonnerait pas qu’il y ait un ou deux autres premiers coups noirs annulants car un coup de roi pour débuter me semble bien faible. Ce roi blanc est trop hors-jeu !
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2) 1.a5? bxa5!! Tous les autres coups noirs perdent ! Cette fois-ci c’est sûr : il n’y a qu’une seule réfutation pour ce coup blanc qui menace de percer les lignes noires.
Par exemple :
1...b5?? 2.d5! exd5 3.exd5 puis (par exemple) :
a) 3...g5 4.dxc6! Re7 ou Re8 5.cxb5! Rd8 6.bxa6! Rc7 ou Rc8 7.a7! suivi de 8.a8D! 1-0
b) 3...Re7 ou Re8 4.dxc6! Rd8 5.cxb5! Rc7 6.bxa6! Rxc6 7.b5+! Rc7 (7...Rxb5?? 8.a7!) 8.b6+! Rc6 ou Rb8 ou Rc8 9.g5! gagne comme dans la solution (voir article N°1), en forçant un passage à l’aile roi. 1-0
c) 3...c5 4.cxb5! et ce pion b5 ou le pion a5 ira bientôt à dame en a8, tout en empêchant juste à temps une promotion noire en b1 ou c1. 1-0
d) 3.…bxc4 4.dxc6 Re7 5.b5 c3 6.Re2 g5 7.bxa6 gxf4 8.c7 Rd7 9.a7 f3+ 10.Rxf3 c2 11.c8D+ Rxc8 12.a8D+ Rc7 13.Da7+ Rc6 14.De3 et gagne. 1-0
Conclusion de ces exemples a) à d) : il manque souvent un seul petit temps aux Noirs pour égaliser par une promotion en écho à la promotion blanche mais c‘est suffisant pour assurer le gain blanc.
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Mais il n’y a pas de gain blanc sur 1...bxa5!! (seul coup annulant), qui menace 2...a4! et 2...axb4!. Peut suivre :
2.bxa5! (sinon ce sont les Blancs qui perdent) d5 3.exd5 exd5 4.cxd5 cxd5 5.Re2 f5 6.gxf5 gxf5 7.Rd3 h5 8.Rc3 Re7 9.Rb4 Rd6 et les Blancs ne vont pas plus loin.
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3) 1.b5? cxb5!! Tous les autres coups noirs perdent ! Cette fois aussi c’est sûr : il n’y a qu’une seule réfutation pour ce coup blanc qui menace de percer les lignes noires.
Par exemple :
1...axb5? 2.c5! dxc5 3.dxc5 Re8 ou Re7 (3...bxc5? 4.a5! gagne très vite vu que ce pion est inarrêtable) 4.cxb6 Rd7 ou Rd8 5.a5 c5 6.a6 Rc6 ou Rc8 7.a7 Rb7 Les Blancs font alors une percée à l’aile roi par (par exemple) : 8.h5 9.e5 fxe5 10.g5 hxg5 11.fxg5 b4 12.g6 b3 13.g7 b2 14.a8D+ Rxa8 15.g8D+ etc. 1-0
Possibles aussi des suites comme :
5.a5 b4 6.Re2 c5 7.a6 Rc6 8.b7 Rc7 9.Rd3 b3 10.Rc3 c4 11.h5 gxh5 12.g5 hxg5 13.e5 fxe5 14.fxg5 h4 15.g6 h3 16.g7 h2 17.g8D h1D 18.b8D+ Rc6 19.Dxe6+ Rc5 (forcé) 20.Dxc4 mat. 1-0
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Mais il n’y a pas de gain blanc sur 1...cxb5!! (seul coup annulant), coup qui menace principalement 2...bxa4!. Peut suivre :
2.cxb5 axb5! (2...a5! annule aussi) 3.axb5 et les Noirs n’ont aucun problème pour annuler : ils peuvent jouer n’importe quel coup de pion ou n’importe quel coup de toi ! Par exemple : 3...e5 et nulle rapide.
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4) 1.c5? dxc5! (bxc5! annule aussi mais tout le reste est perdant). 2.dxc5 bxc5! (b5! annule aussi mais tout le reste est perdant). 3.bxc5 etc. Les Noirs peuvent jouer n’importe quel coup (pion ou roi) : la nulle leur est assurée. Par exemple : 3...f5 et nulle rapide.
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5) 1.e5? fxe5! (le plus logique selon moi, car reprenant en direction de l’aile dame, et la renforçant donc, là où le roi noir est absent ; mais 1...bxc5! et 1...Re7! annulent aussi, selon Komodo). Peut suivre :
2.fxe5, dxe5! (toujours selon Komodo, annulent aussi : 2...b5! et 2...d5! qui bloquent l’aile dame, ainsi que 2...Re7! qui vient la soutenir). 3.dxe5 (les Blancs n’ont pas mieux : 3.c5 b5! ou même 3...bxc5!) et les Noirs empêchent la création d’un pion passé blanc à l’aile dame en jouant le coup bien connu : 3...b5! (ceci dit, d’autres coups noirs annulent aussi, vu que la présence du roi noir à l’aile roi n’est plus nécessaire). La suite peut-être :
4.axb5 axb5 5.cxb5 cxb5 6.Re2 Re7 7.Re3 Rd7 8.Rd4 Rc6 et les Blancs ne vont pas plus loin. Partie nulle.
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6) 1.f5? gxf5! (1...exf5! et 1...Rf7! annulent aussi, selon Komodo qui donnent les autres premiers coups noirs perdants).
Peut suivre :
2.gxf5! ou exf5! (les Blancs perdent s’ils ne reprennent pas le pion f5, selon Komodo) exf5! 3.exf5 (respectivement : 3.gxf5!). Les Noirs n’ont plus rien à craindre. Ils peuvent jouer à peu près n’importe quel 3ème coup : seuls seraient perdants : 3...Rg8?? (4.d5! gagnerait) et 3...a5?? (4.c5! gagnerait), selon Komodo.
Même 3...Rg7 (qui ne paraît pas bien fin) ne perd pas. Exemple :
4.d5 cxd5 5.a5 bxa5 6.b5 axb5 7.cxb5 a4 8.b6 a3 9.b7 a2 10.b8D a1D+, et la dame noire faisant échec, ce sont eux qui sont mieux : 2 pions de plus à nulle assurée pour les Noirs ; peut-être même gain : 11.Rg2, De5 etc.
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7) 1.g5?
Ce coup est intéressant, d’un point de vue thématique. On peut penser en effet, après avoir regardé la solution (voir article N°1) que la percée à l’aile dame initiée par 1...d5!! et la percée à l’aile roi initiée par 8.g5!! peuvent être interverties. En fait, il n’en est rien, car 1.g5? ne crée pas de danger immédiat et les Noirs s’en sortent aisément, en prenant le pion g5 ou même en jouant 1...Rg7!. Je me souviens avoir passé beaucoup de temps autrefois (des journées entières, bien sûr, et sans ordinateur, bien sûr aussi) à étudier toutes les poussées, les prises et les reprises dans cette étude (et avec différentes positions de chaque roi au départ), mais maintenant, avec Komodo, tout ça est résolu en quelques secondes !
Exemple :
1...hxg5! (oblige presque les Blancs à reprendre en g5, sinon ce sont eux qui perdent, sauf s‘ils jouent 2.d5!?, voir plus bas) 2.fxg5 fxg5 3.hxg5. Dans cette position, les Noirs peuvent annuler en poussant n’importe lequel de leurs pions ou bien en jouant leur roi n’importe où, excepté encore (comme ci-dessus §6) en jouant les (très) mauvais coups 3...Rg8?? (4.d5! gagnerait) et 3...a5?? (4.c5! gagnerait), toujours selon Komodo.
Même 3...Rg7 (qui ne paraît pas bien fin) ne perd pas. Exemple :
3...Rg7 4.e5 d5 5.b5 axb5 6.axb5 cxb5 7.cxb5 et tout est bloqué. Partie nulle.
Examinons maintenant le cas où les Blancs ne reprennent pas en g5 mais tentent de pêcher en eau trouble en jouant : 2.d5!?. Les Noirs n’ont guère de problème et peuvent aussi bien prendre en f4 ou h4, ou bien jouer exd5 (mais pas cxd5?) au choix, selon Komodo. Ils peuvent même aussi jouer 2...Re7 ou 2...Re8, toujours selon Komodo. Exemple :
2...gxh4 3.dxc6 (sinon les Blancs perdent) Re7 ou Re8 4.Rg2! (un coup inattendu mais sinon les Blancs perdent) g5 5.fxg5 fxg5 6.Rh3 a5 7.b5 e5 8.Rg4 Rd8 ou Re6 ou Re8 et partie nulle, le roi blanc ne pouvant pas prendre le pion g5 sinon le pion h4 va à dame.
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8) 1.h5? Ce coup ne pose pas de problèmes particuliers aux Noirs qui disposent de quatre réponses possibles conduisant à la nulle : 1...gxh5! (le plus logique) ; 1...g5! ; 1...Rg7! et 1...Rf7!. On peut avoir :
1.h5? gxh5! 2.gxh5 (les Blancs n’ont pas mieux) et dans cette position les Noirs peuvent annuler en poussant n’importe lequel de leurs pions ou bien en jouant leur roi n’importe où, excepté encore (comme ci-dessus §6 et §7) en jouant les (très) mauvais coups 2...Rg8?? (3.d5! gagnerait) et 2...a5?? (3.c5! gagnerait), toujours selon Komodo. Même 2...Rg7 annule.
Choisissons un exemple simple :
2...b5 (menace 3...bxa4 et les Noirs gagnent) 3.cxb5 cxb5 4.axb5 axb5 5.d5 exd5 6.exd5 f5 etc. tout est verrouillé : partie nulle.
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Conclusion : les cinq coups possible de roi blanc (examinés collectivement au paragraphe N°1) puis les sept coups de pion blanc autres que la clé 1.d5!!, examinés un par un du paragraphe 2 au paragraphe 8, qui constituent les 12 essais de cette étude, se trouvent tous réfutés ci-dessus par un coup noir qui annule, parfois même par deux ou plus premiers coups noirs. On constate que deux coups méritent plus que d’autres l’attention, ce sont les coups 1.a5? et 1.b5?, qui n’admettent qu’une seule réfutation noire, et sont donc les essais les plus sérieux.
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L’étude des essais de cette étude est donc terminée. On va voir, dans le prochain article, comment les Noirs peuvent résister au mieux après le coup victorieux (la clé !) 1.d5!!.
Puis, on étudiera, sur les meilleures défenses noires, le coup blanc qui gagne et ceux qui ne gagneraient pas, et pourquoi. Et ainsi de suite jusqu’à la promotion victorieuse (et sur échec) d’un pion blanc.
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Rédacteur du présent blog :
Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949, domicilié à Clermont-Ferrand.
Contact : cathignol@laposte.net
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Note : n’imprimez JAMAIS le texte d’un article d’un de mes blogs le jour même. Attendez que je l’ai fait moi-même. Souvent, après relecture sur papier, je découvre plein d’erreurs (fautes d’orthographe, mais fautes parfois plus graves encore) et je dois corriger mon texte. Les date et heure de chaque édition sont toujours en toute fin d’article, que ce soit sur mes blogs mathématiques, échiquéens ou généalogiques.
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Édition du mardi 7 mars 2017 à 23h24
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