Auteur : 1981Themes64
Date de création : 04-03-2017
4) Deuxième coup blanc de mon étude de fin 1981, par Pierre-Antoine CATHIGNOL
Cet article traite du deuxième coup blanc de mon étude parue en octobre-décembre1981 dans la défunte revue "Thèmes 64", après : 1.d5!! exd5.
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— Note : quand deux ou plusieurs coups sont possibles, avec même suite (ou suite semblable, avec le mot "respectivement"), je les souligne. Ce n’est pas parce qu’ils sont plus importants que les autres, c’est pour que mon texte soit plus lisible.
— Note : j’essaie de mettre en caractères gras les suites principales et le reste en maigre mais ce n’est pas toujours aussi facile à dire qu’à faire. D’où des exceptions, parfois.
De même j’essaie de mettre les bons coups en vert et les mauvais coups en rouge, avec là encore parfois quelques exceptions. Les coups "naturels" (= clairement logiques) restent souvent en noir.
— Note : je citerai souvent le logiciel Komodo. Les logiciels d’échecs NE COMPRENNENT RIEN L à ce qu’ils jouent mais ILS NE SE TROMPENT PAS SOUVENT J (du moins dans ces positions pas trop compliquées où il n'y a pas de figures, excepté les rois bien sûr).
Je citerai aussi le logiciel Alybadix (plus précisément le logiciel Matebadix, son programme pour les résolutions de mats directs orthodoxes), qui, lui, ne se trompe JAMAIS ! J
— Note : j’espère que mes copier/coller sont tous corrects. Je me relis beaucoup mais ce n’est jamais assez ! L
Prière donc de me signaler d’éventuelles aberrations, dues (ou non !) à un mauvais placement d’un copier/coller. L
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Les Blancs ont donc choisi de jouer 1.d5!!, qui est la clé de cette étude et qui va leur permettre de gagner.
Les Noirs ont répondu 1...exd5 (voir article N°1), le coup qui résiste le mieux.
Nous allons étudier les 14 deuxièmes coups blancs et voir lequel est le meilleur.
Notamment nous allons prouver qu’un seul 2ème coup blanc permet de gagner, qu’un autre n’obtiendrait que la nulle, et que les 12 autres sont perdants.
Ordre d’étude des coups :
a) les 7 poussées de pions.
b) les 5 coups de roi.
c) les deux prises en d5, la prise de qualité "moyenne" (insuffisante pour gagner, seulement suffisante pour annuler) puis la "bonne" prise (qui permet de gagner).
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1) 2.a5?
C’est un mauvais coup, qui offre le gain aux Noirs :
2…bxa5!! (seul coup gagnant toutefois).
— A) 3.bxa5 dxe4! (ou même 3...dxc4!) et les Blancs sont impuissants face au centre noir (3 pions contre 1). La fin peut être (Komodo) :
4.Re2 f5 5.gxf5 gxf5 6.Re3 Re7 7.Rd4 c5+ 8.Rc3 Re6 9.Rd2 d5 10.Rc3 dxc4 11.Rxc4 h5 12.Rb3 Rd5 13.Rc3 c4 14.Rc2 Rd4 15.Rd2 e3+ 16.Rc2 c3 17.Rd1 Rd3 18.Re1 c2 19.Rf1 c1D+ 20.Rg2 e2 21.Rh2 e1D 22.Rg2 Db2+ 23.Rf3 De3#
— B) 3.b5 axb5! (ou même 3.cxb5! que préfère Komodo) et la poussée du pion a5 va permettre un gain rapide :
—— B1) 4.cxb5 cxb5! et les deux pions a5 et b5, passés, liés et éloignés, offrent le gain aux Noirs.
—— B2) 4.cxd5 cxd5! et les deux pions a5 et b5, passés, liés et éloignés, offrent le gain aux Noirs.
—— B3) 4.exd5 a4! 5.dxc6 Re7! ou Re8! et les Blancs n’arrêtent pas le pion a4 tandis que les Noirs arrêtent le pion c6.
—— B4) 4.Re2 ou Re1 dxc4! et les Blancs n’arrêtent pas la marée noire à l’aile dame.
— C) 3.c5 axb4! Ce pion b4 menace d’aller à dame (avec échec en plus !) et oblige le roi blanc à jouer sur la colonne "e" pour l’arrêter. Sur quoi les Noirs jouent 4...dxc5! et l’affaire est entendue.
— D) 3.cxd5 (ou autre coup de pion) a4! et les Blancs n’arrêtent pas le pion a4 tandis que le roi noir arrête tout pion blanc aventureux.
Exemple : 4.dxc6 Re7 5.g5 a3 6.c7 Rd7 7.c8D+ Rxc8 8.gxh6 a2 9.h7 a1D+ 10.Re2 f5 11.exf5 gxf5 12.Rd3 Dg7 ou Dh8 et gagne.
— E) 3.Re2 a4! Les Noirs menacent d’aller à dame en a1 et les Blancs n’ont aucune percée intéressante à leur opposer. Le mieux pour eux est donc de rapprocher leur roi. Mais ça ne suffit pas. Exemple :
4.Rd2 dxe4 5.Rc3 a3 6.g5 a2 7.Rb2 e3 8.gxh6 e2 9.h7 Rg7 10.h8D+ Rxh8 11.Rxa2 e1D etc. 0-1
Voici un exemple où les Blancs préfèrent contre-attaquer au 4ème coup plutôt que défendre par leur roi :
4.exd5 a3 5.dxc6 Re7 6.b5 a2 7.c7 Rd7 8.c8D+ Rxc8 9.bxa6 a1D etc. 0-1
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2) 2.b5?
Coup plus faible encore : la prise en b5 assure le gain aux Noirs. Le plus fort étant : 2...cxb5!. On a :
3.cxb5 axb5 4.axb5 dxe4. Les Noirs ont deux pions de plus, passés et liés, les Blancs n’ayant aucun contre-jeu. Ils gagnent sans problème.
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3) 2.c5?
Là encore il suffit aux Noirs de prendre le pion qui vient de s’avancer pour gagner. Toutefois 2...bxc5(!) (qui gagne) est complexe et on préférera : 2...dxc5!.
Les Noirs restent en effet avec deux pions de plus et les Blancs n’ont pas de compensation ni de contre-jeu. On peut avoir :
3.bxc5 bxc5 4.f5 g5 5.hxg5 hxg5 6.Re2 a5 7.Rd3 Re7 8.Re3 dxe4 9.Rxe4 Rd6 10.Re3 Rd5 11.Rd3 c4+ 12.Rc3 Rc5 13.Rc2 Rd4 14.Rd2 c3+ 15.Rc2 Rc4 16.Rc1 Rd3 17.Rd1 c2+ 18.Rc1 c5! (le coup qui met les Noirs en zugzwang et va permettre aux Blancs de damer ; surtout pas : 18...Rc3?? pat !) 19.Rb2 Rd2 20.Rb3 c1D 21.Ra2 Rd3 (surtout pas : 21...Rc3?? pat !) 22.Rb3 (forcé) c4+ 23.Ra2 (forcé) c3 24.Rb3 (forcé) Db2#
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4) 2.e5?
Un coup particulièrement faible car les Noirs peuvent repositionner leurs 8 pions sur chaque colonne s’opposant ainsi facilement à toute éventuelle percée adverse efficace, les Blancs ayant en outre déjà deux pions de moins. Komodo donne au moins quatre coups gagnants, avec une préférence pour 2...dxe5!, qui correspond à mon idée (mais il le trouve bien moins vite que moi ! J). On peut avoir :
3.fxe5 fxe5 4.cxd5 cxd5 et l’affaire est entendue. 0-1
Les Blancs peuvent certes se créer un pion passé en jouant ainsi :
3.b5 cxb5 4.axb5 axb5 5.cxd5 mais ce n’est pas sérieux. Les Noirs gagnent facilement ; par exemple : 5...exf4 etc.
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5) 2.f5?
Dans cette position, les Noirs ont la nulle par 2...gxf5 (Komodo).
Souvenons-nous en effet qu’une partie nulle permet aux Noirs de réfuter tout coup blanc (ici : 2.f5?). Toutefois ils ont encore mieux, ils ont en effet le gain par : 2...dxc4!
Dans cette position, leurs deux pions de plus donnent leur pleine mesure, ne laissant pas d’espoir aux Blancs, qui n’ont que la prise fxg6 comme contre-jeu. On peut avoir (Komodo) :
3.fxg6 Rg7 4.h5 b5 5.axb5 axb5 6.Re2 c5 7.bxc5 dxc5 8.Rd2 b4 9.Rc2 c3 10.Rb3 c4+ 11.Rc2 Rg8! et zugzwang !
Maintenant, si les Blancs poussent un pion, ils en perdent un aussitôt (souvent le pion poussé ; et le pion c3 sur b4-b3+), et bientôt la partie avec. Ils peuvent cependant prolonger la résistance ainsi :
12.Rb1 b3 13.Rc1 c2 14.Rb2 c3+ 15.Rc1 Rg7!, coup qui remet les Blancs en zugzwang et… ils n’ont plus moyen de reculer leur roi ! Ils vont devoir donner leurs pions et seront bientôt matés :
16.e5 fxe5 17.g5 hxg5 18.h6+ Rxg6 19.h7 b2+! (19...Rxh7?? pat !) 20.Rxc2 Rxh7 etc.
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6) 2.g5?
Les Noirs gagnent aisément, soit en prenant en c4, soit en prenant en e4. Par exemple (Komodo) : 2...dxc4!
Puis, par exemple :
— A) 3.gxf6 Rf7 4.e5 dxe5 5.fxe5 g5 6.hxg5 hxg5 7.Re2 g4 8.Re3 g3 9.Rf3 c3 10.Re2 g2 11.Rf2 c2 et gagne. 0-1
— B) 3.gxh6 b5 4.axb5 axb5 5.Re2 Rg8 6.Re3 Rh7 7.Rd4 Rxh6 et les Blancs ne peuvent plus rien entreprendre car leur roi doit surveiller le pion c4. Par exemple ils perdraient un pion en jouant 8.e5 car, après 8...fxe5+ 9.fxe5 dxe5+, ils ne pourraient pas reprendre en e5 avec leur roi, sauf à laisser le pion c4 aller à dame.
La fin peut être (Komodo) :
8.Re3 Rh5 9.f5 gxf5 10.exf5 Rxh4 11.Re4 Rg5 12.Re3 Rxf5 etc. 0-1
— C) 3.Re2 fxg5 4.fxg5 hxg5 5.hxg5 Rf7 6.Re3 Re6 7.Rd4 b5 8.axb5 axb5 9.Re3 Re5 10.Rf3 Rd4 11.Re2 c3 12.Rd1 Rd3 13.e5 c2+ 14.Rc1 dxe5 15.Rb2 Rd2 16.Rb3 c1D 17.Ra2 c5 18.Rb3 Db1+ 19.Ra3 cxb4#
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7) 2.h5?
Trois coups gagnants pour les Noirs, selon Komodo : les trois prises, tout simplement (en c4, e4 ou h5). Exemple :
2...dxe4! 3.hxg6 f5! (seul coup gagnant ! Il a pour but de se créer un pion passé en h5) 4.gxf5 h5 5.f6 h4 6.f7 h3 7.f5 h2 8.Rg2 e3 9.a5 bxa5 10.bxa5 e2 11.Rf2 h1D 12.Rxe2 De4+ etc. 0-1
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Première conclusion : les sept poussées de pion sont des coups faibles. Ce n’est pas étonnant : ils offrent un second pion aux Noirs. Ceci dit, dans la solution (voir article N°1) il y a cinq sacrifices de pions blancs.
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8) 2.Re2?
Ce coup de roi (peut-être le moins mauvais des coups de roi pourtant) est totalement inoffensif car, encore une fois, il ne prend rien et laisse deux pions blancs en prise. Les Noirs prennent en c4 ou e4 et se retrouvent avec deux pions d’avance, dont le plus avancé, passé, pourra être protégé. Ils gagnent. Komodo précise que ce sont les deux seuls coups gagnants mais que plusieurs autres coups noirs annuleraient, dont 2...g5, qui ferme l’aile roi, et le "culotté" 2...d4, qui fait un peu comme chez lui en territoire ennemi. J
Voici une suite donnée par Komodo :
(après 1.d5!! exd5 2.Re2?) 2...dxe4! 3.f5 gxf5 4.gxf5 b5 5.axb5 axb5 6.cxb5 cxb5 7.Re3 d5 8.Rd4 Re7 et le roi noir va soutenir ses pions centraux passés et liés, faisant gagner son camp. Il peut suivre :
9.Re3 Rd7 10.Rf4 Rd6 11.h5 e3 12.Rxe3 Re5 13.Rd3 d4 14.Re2 Rxf5 15.Rd3 Re5 16.Re2 Re4 17.Rd2 d3 18.Rd1 Re3 19.Re1 d2+ 20.Rd1 f5 (20...Rd3?? pat ! Mais les Noirs disposaient de ce pion "f" pour échapper à ce zugzwang archi-classique) 21.Rc2 Re2 22.Rb3 Rd3 23.Ra2 d1D 24.Rb2 Rc4 25.Ra2 Rc3 26.Ra3 Da1#
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Notons que, après 8.Rd4 Re7, le roi blanc a « de l’avance » sur le roi noir mais ne peut pas quand même se permettre d’aller "gratter" le pion b5. Les Blancs perdraient bien plus vite. On pourrait avoir :
9.Rc5 e3 10.Rxb5 e2 11.Rc5 e1D 12.b5 De4 13.Rc6 d4+ 14.Rc7 d3 15.b6 Dc4+ 16.Rb7 Rd7 17.Ra7 Rc6 18.b7 Df7 19.Ra6 Da2#
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9) 2.Re1?
Comme sur 2.Re2?, les Noirs prennent en c4 ou e4 et se retrouvent avec deux pions d’avance, dont le plus avancé, passé, pourra être protégé. Ils gagnent. Il est clair qu’en e1 le roi blanc est plus mal placé qu’en e2 et Komodo "pense" J même que 2...d4 et 2...g5 gagnent aussi. J’ai regardé et il semble que oui. Mais peu nous importe, en fait.
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Voici un exemple avec la prise en c4, cette fois.
(après 1.d5!! exd5 2.Re2?) 2...dxc4! 3.f5 g5 4.hxg5 hxg5 5.Rd2 Re8 (j’ignore pourquoi Komodo choisit ce coup lent, mais peu importe : plein de coups gagnent) 6.Rc3 b5 7.a5 c5 8.bxc5 dxc5 9.Rb2 Re7 10.e5 (visant e6 pour s’y créer un pion passé protégé et avancé ; le "hic", c’est que ce pion, en e5, est en prise ; les Blancs l’ont bien "vu", évidemment, mais, après la prise qui suit, ils obtiennent un pion passé protégé et avancé en f5, empêchant le roi noir d’aller au sud de l’échiquier. Mais les Noirs n’en ont plus besoin, avec leur marmaille de pions passés qui vont gagner tout seuls) fxe5 11.Rc2 e4 12.Rc3 e3 13.Rc2 b4 14.Rd1 c3 15.Re1 c2 16.Re2 c1D 17.Rd3 Rf6 18.Re4 Dd2 19.Rf3 (forcé) e2 20.Rg2 e1D+ 21.Rf3 Dd5# ou Dde3# ou Ddf2#
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10) 2.Rf2?
Comme sur 2.Re2?, les Noirs prennent en c4 ou e4 et se retrouvent avec deux pions d’avance, dont le plus avancé, passé, pourra être protégé. Ils gagnent. Komodo "pense" J que 2...d4 gagne aussi. Peu nous importe, en fait.
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11) 2.Rg2?
Comme sur 2.Re2?, les Noirs prennent en c4 ou e4 et se retrouvent avec deux pions d’avance, dont le plus avancé, passé, pourra être protégé. Ils gagnent. Komodo "pense" J que 2...d4 gagne aussi. Peu nous importe, en fait.
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12) 2.Rg1?
Comme sur 2.Re2?, les Noirs prennent en c4 ou e4 et se retrouvent avec deux pions d’avance, dont le plus avancé, passé, pourra être protégé. Ils gagnent. Komodo "pense" J que 2...d4 et 2...g5 gagnent aussi. Peu nous importe, en fait.
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Deuxième conclusion : les cinq coups de roi sont des coups faibles. Ce n’est pas étonnant : ils offrent un second pion aux Noirs. Ceci dit, dans la solution (voir article N°1) il y a cinq sacrifices de pions blancs.
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13) 2.cxd5(?)
Ce coup, qui est (enfin!) une prise, est bien meilleur que les 12 coups précédents : il ne perd pas ! Mais il ne permet pas de gagner ! Les Noirs ont deux réponses qui leur permettent d’annuler : 2...c5! et 2...cxd5!.
2...c5! paraît moins fort que la prise en d5, qui est beaucoup plus naturelle. Mais cependant Komodo ne voit pas non plus de gain blanc. Toutefois les suites y sont un peu plus complexes et on va aller au plus simple, avec la prise en d5. On a donc :
[après 1.d5!! exd5 2.cxd5(?)] 2...cxd5! Puis :
3.exd5 g5 4.h5 (laissant la case f5 pour le roi blanc, qui rêve de prendre en f6 ou même h6 ! J
En effet, si 4.f5, alors les Noirs n’ont pas à prendre en h4 (quoique cela ne perde pas non plus) : il leur suffit de laisser les choses en l’état, et le roi blanc est fixé au sud comme le roi noir au nord : partie nulle).
4...gxf4 5.Re2 ou Rf2 ou Rg2 Rf7 6.Rf3 f5 7.gxf5 Re7 8.b5 a5 9.Rxf4 Rf6 10.Re4 ou Rg4 Rg5 (respectivement : Re5) 11.f6 Rxf6 12.Rf4 Re7 13.Rf5 Rf7 14.Re4 Rf6 15.Rf4 Re7 16.Rf5 Rf7 17.Re4 Rf6 18.Rf4 et triple répétition de position : partie nulle.
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14) 2.exd5!!
Eh oui, le voilà le seul coup gagnant : la prise du pion d5, mais par le pion e4, pas par le pion c4 !! Mon brave Komodo "flaire" J tout de suite que c’est le meilleur coup ! Mais bien qu’il tourne à plus de 1000 kilo-nœuds par seconde, il ne donne qu’une évaluation de +0,19 au bout de dix minutes ! Ce qui est bien insuffisant pour gagner. L’explication, c’est qu’il « ne voit pas encore » le sacrifice 3.a5!!.
Idem au bout de 1000 secondes, ce que les messieurs appellent « un bon quart d’heure » et ces dames « cinq petites minutes ». J J
Moi, misogyne ? Mais comment avez-vous su ? Euh, je veux dire : « Mais pas du tout ! » (ou si peu J).
Mais en un peu moins de 20 minutes, il trouve enfin que c’est gagnant ! L’évaluation, à la "profondeur 29", passe brutalement à +7,01 !! Et il nous donne ceci (en perspective ; pas les coups joués un par un) :
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1.d5 exd5 2.exd5 c5 3.a5!! bxa5 4.b5 axb5 5.cxb5 Re7 6.b6 Rd7 7.b7 Rc7 8.g5 hxg5 9.f5 gxf5 10.h5 Rxb7 11.h6 c4 12.h7 c3 13.Re2 Rb6 14.h8D Rc5 15.Dxf6 Rxd5 16.Dxc3 Re6 17.Dxa5 g4 18.Dc3 d5 19.Dg7 g3 20.Dxg3 d4 21.Df4 Rf6 22.Dd6+ Rg7 23.Dxd4+ Rg6 24.Dd6+ Rh7 25.Dh2+ Rg6 26.Dg2+ Rh6 27.Dg3 Rh5
Puis il finit le travail ainsi :
28.Dg7 Rh4 29.Rf3 Rh5 30.Rf4 Rh4 31.Dh6#
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On étudiera tout cela dans les articles à venir mais déjà je veux vous signaler quelque chose de très intéressant.
Considérez cette position.
8+8 +
Komodo envisage bien en premier 1.d5!! mais il ne donne comme évaluation que +0,17 durant environ 8 minutes car il n’a pas trouvé 2.a5!!. Puis, en profondeur 28, et au bout de 8’27’’, son évaluation passe à +4,40 car il a trouvé le second coup gagnant. Il donne (en perspective ; pas les coups joués un par un ; on voit d'ailleurs que c‘est assez long) :
1.d5!! cxd5 2.a5!! bxa5 3.b5 axb5 4.cxb5 Re7 5.b6 Rd7 6.b7 Rc7 7.g5 hxg5 8.b8D+ Rxb8 9.f5 gxf5 10.h5 Rc7 11.h6 Rd7 12.h7 Re7 13.h8D d4 14.Dc8 a4 15.Dxf5 a3 16.De4+ Rd7 17.Dxd4 Re7 18.Dd5 g4 19.De4+ Rf7 20.Dxg4 Re7 21.De4+ Rd7 22.Df5+ Re7 23.Dd5 Rd7 24.Df7+ Rc6 25.Dxf6 a2 26.Dc3+ Rd7 27.Db2 Rd8 28.Dxa2
Puis il finit le travail ainsi :
28...Rd7 29.Df7+ Rc6 30.Re2 Rb6 31.Rd3 Rc5 32.Db7 d5 33.Dc7+ Rb5 34.Rd4 Rb4 35.Dc5+ Rb3 36.Dxd5+ Rb2 37.Rd3 Ra3 38.Db5 Ra2 39.Rc3 Ra1#.
Comme vous le constatez, la solution de cette étude de gain est quasiment la même que celle publiée en 1981 dans la défunte revue "Thèmes 64". Plusieurs auteurs (livres, Internet) ont écrit que mon étude était « didactique » et ils ont presque toujours publié le diagramme ci-dessus. Car cette position a pu survenir un jour ou l’autre dans une partie d’échecs, vu qu’elle n’est pas totalement invraisemblable. Les pièces lourdes (dames et tours) par exemple n’ont eu aucun mal à s’échanger sur la colonne "e", vierge de pions. Et l’étude ci-dessus est "didactique" dans la mesure où elle montre comment effectuer une percée avec 3 pions contre 3 (ce que l’on trouve dans tous les livres d’échecs pour débutants) mais aussi avec 4 pions contre 4 (ce que je n’ai jamais trouvé dans aucun de mes livres). C’est à cet aspect didactique que je dois le succès de mon étude (ajouté peut-être à sa position de départ plutôt originale).
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Rédacteur du présent blog :
Pierre-Antoine CATHIGNOL, né au Mans le 3 décembre 1949, domicilié à Clermont-Ferrand
Contact : cathignol@laposte.net
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Édition (sans changement échiquéen) du samedi 15 avril 2017 à 21h16
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